Baptisée Impression, soleil levant, cette vue portuaire noyée dans un camaïeu gris bleu éclairé par le flamboiement d’un soleil orange est devenue l’une des toiles les plus célèbres du monde. Pour célébrer son 150^e anniversaire, le musée Marmottan a choisi de mettre le soleil à l’honneur, à travers une centaine d’œuvres retraçant l’histoire de sa représentation, de l’Antiquité à nos jours, rien de moins…

Étrange parti pris amalgamant l’astre solaire et sa symbolique (mythologico-religieuse) avec le motif tant apprécié par les peintres modernes pour ses qualités plastiques à haut pouvoir optique (chromatique, vibratile, irradiant…).

On ne voit pas bien, ainsi, le rapport entre les Rê, Hélios, Apollon et autres dieux du soleil de l’Égypte ou de la Grèce antiques avec les ciels incendiés de Turner et les peintures atmosphériques de Boudin ; et encore moins ce qui justifie la présence d’instruments de mesure illustrant les développements de l’astronomie…

Mais ne boudons pas notre plaisir : réduit à un simple halo ou à une marbrure rougeoyante, brume scintillante ou ruissellement d’or, explosion laiteuse ou irradiations multicolores, embrasement ou débordement en coulures (Le soleil inonde ma toile par Gérard Fromanger), nombre d’œuvres présentées dilateront et raviront nos pupilles…