Alors que la ville de Waterloo s’apprête à fêter, le 8 octobre, le 30^e anniversaire de son jumelage avec Nagakute (Japon), l’ASBL l’Arbre à Plumes présente dans les Écuries, reconverties en centre d’art, une vaste exposition explorant l’art délicat du kintsugi. Une discipline exigeante consistant à réparer les poteries cassées avec de la laque précieuse et de l’or fin. Une pratique étroitement liée au wabisabi, concept japonais de la beauté qui encourage à apprécier les choses telles qu’elles sont, du début à la fin, de la naissance à la mort, malgré les dommages et les cicatrices. En ce sens, la portée du kintsugi dépasse largement l’esthétique artistique pour investir des champs quasi-thérapeutiques, puisque cet art offre une tout autre définition de la perfection. Aussi, quelle que soit la blessure, physique ou émotionnelle, l’art du kintsugi parle aussi du processus de guérison et de réparation.

La présence exceptionnelle de Showzi Tsukamoto, maître et enseignant de l’art du kintsugi et du maki-e (laque urushi) est un événement. Internationalement reconnu, l’homme livre des pièces primées et exposées aux quatre coins du monde. Et si le maître s’éloigne pendant deux mois du Japon, c’est parce qu’il considère la transmission de son art comme une véritable mission. “Au-delà de l’exposition, nous organisons avec Showzi Tsukamoto une série d’événements autour du kintsugi, détaille Barbara Dauwe, fondatrice de l’Arbre à Plumes. Un art complet qui mêle céramique et laque, symbolisant la reconstruction, la paix, la réparation. Aussi, il importe
au maître de transmettre cette technique traditionnelle et ancestrale qui est en train de se perdre, de se diluer dans la nature. Les valeurs qui lui sont chères sont également celles défendues par notre ASBL, fondée en 2003, qui vise à transmettre l’art sous toutes ses formes afin de soutenir la paix, le dialogue et la transmission de la culture.”

Au-delà de la présentation des pièces, l’Arbre à Plumes – incarné par Barbara Dauwe et Jean Vinclair – programme deux masterclasses de cinq jours et quatre ateliers d’une journée avec le maître Showzi Tsukamoto, mais aussi une conférence au Musée Wellington et un atelier d’Ikebana. “Nous proposons un programme varié, parce que nous souhaitons toucher le maximum de personnes, de toutes classes sociales, de toutes générations.”