Mondes souterrains, 20 000 lieues sous la terre

On y croise Ixion précipité aux enfers d’où Hercule parvient à arracher Alceste, tandis qu’Orphée échoue à y délivrer Eurydice. Dans ces enfers mythologiques, on croise encore la Sibylle escortant Énée ou Proserpine condamnée à vivre six mois durant dans le royaume des ténèbres avec Pluton… Mais aussi les Titans – ces géants dont les colères provoqueraient les séismes – enfermés sous terre par Zeus. Les Enfers chrétiens sont, quant à eux, des abîmes labyrinthiques où errent les anges rebelles, tandis que les damnés y sont avalés par des gueules en flammes…

Peints avec force détails truculents à l’époque médiévale, ils marqueront durablement l’imaginaire populaire tandis qu’au tout début du XIXe siècle, William Blake fera des anges déchus les héros tragiques d’une épopée apocalyptique¹. Un siècle qui, de Gustave Courbet à Alphonse Mucha, aimera peindre les cavernes et les gouffres car, comme l’écrit Victor Hugo dans son poème Ce que dit la bouche d’ombre 2 : “L’homme en songeant descend au gouffre universel […] / Pour l’œil profond qui voit, les antres sont des cris”.

• 1 Inspirée du Paradis perdu de John Milton (achevé en 1667).
• 2 In La Légende des siècles, 1883.