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Corinne Le Brun

13 June 2018

© DR

«Troisièmes noces» est une comédie tendre et politique inspirée du roman éponyme de Tom Lanoye.


Eventail.be - Qu'est-ce qui vous a séduit dans le personnage de Martin ?
Bouli Lanners - J'aime bien le personnage de Martin, un homme blessé par son veuvage. Moi aussi j'ai peur de perdre ma femme et des êtres très chers autour de moi. Bourru, solitaire, égocentrique, il s'arrondit au contact de Tamara. Finalement, il s'en sort grâce à une belle humanité. Le film parle de ça. J'aime incarner des personnages blessés. J'y retrouve une partie de moi-même que je peux extérioriser au cinéma. On est tous des hommes blessés. J'assume mes blessures qui s'accumulent et je mange la vie à pleines dents. Nos blessures nous nourrissent de quelque chose qui nous aidera plus tard. Il faut avancer avec ses blessures et nous permettre aussi d'avoir de l'empathie, d'être à l'écoute des autres.

- La rencontre improbable entre Tamara et Martin est une aubaine ?
- Ce sont deux solitudes, deux blessures qui se rencontrent. Martin se rend compte que la souffrance de Tamara, Congolaise sans papiers, est encore bien plus grande que la sienne. Il commence tout à coup à s'ouvrir, à aller vers elle. Deux souffrances en face à face peuvent recréer les liens humains. Quand cela se produit c'est magnifique. 

- Vendre, ne pas vendre la maison : Martin joue à pile ou face. Il vous est arrivé de vous livrer à ce « petit » jeu du hasard ?
- Je suis du signe du Taureau. J'ai besoin de réfléchir beaucoup avant de m'avancer. Au bout d'une réflexion, lorsque je n'arrive pas à décider, je joue à pile ou face. Depuis trente ans, je me tape mon Yi King une fois par an, quand je me retrouve à devoir prendre des décisions existentielles. Chaque fois, j'y ai trouvé une réponse qui m'a aidé. Je le pratique régulièrement pour moi et des amis.

 
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- Troisièmes noces aborde le thème de l'immigration. Votre regard sur cette question ?
- On est tous des étrangers. L'homme bouge depuis le néolithique, par curiosité et parce qu'il doit se nourrir pour vivre. Depuis la nuit des temps, les immigrés sont des réfugiés économiques et non pas politiques. Ils ont envie de rester chez eux, mais chez eux ce n'est plus possible. Personne n'a envie de dormir dans une tente au Parc Maximilien. Etre réfugié, c'est une déchirure humaine, familiale, sociale. J'ai énormément de respect pour les plateformes citoyennes qui fonctionnent au quotidien. Depuis des mois, des bénévoles flirtent avec la limite de la légalité pour aider d'autres gens. Je les soutiens totalement. Je milite contre les centres fermés. L'année prochaine, je serai le porte-parole pour les vingt ans du centre de Vottem (près de Liège).

 
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- On vous retrouve dans un film belge. Un vrai bonheur ?
- Depuis Tueurs (de François Troukens et Jean-François Hensgens), cela faisait six ans que je n'avais pas tourné en Belgique. Cela fait du bien de retrouver les gens qu'on a croisés sur les tournages en France. J'aime beaucoup ce côté de proximité. C'est bien de revenir aux sources aussi car je tourne beaucoup à l'étranger. Je reviens d'un tournage en Italie. Je vais tourner mon prochain film (Wise blood) en Ecosse, un vrai film romantique. Après Chiens, je retrouverai Samuel Benchetrit en novembre en France et jouerai dans un film suédois sous la direction de Sofia Norlin. Je prépare aussi une série dans le monde du braquage.

«Troisièmes noces»
de David Lambert.
Avec Bouli Lanners, Rachel Mwanza, Virginie Hocq, Eric Kabongo, Jean-Benoît Ugeux, Jean-Luc Couchard.
En salle.
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