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Brancusi, sublime et essentiel

ArtCentre PompidouExpositionParisSculptures

Stéphanie Dulout

20 April 2024

Constantin Brancusi, La Muse endormie

Jouant sur le dialogue entre les plâtres de l’Atelier Brancusi (joyau de la collection du musée national d’Art moderne en partie reconstitué) et les originaux en pierre ou en bronze prêtés par de nombreuses collections privées et muséales, la rétrospective du Centre Pompidou offre, après celle qui lui a été consacrée dans sa Roumanie natale, un regard renouvelé sur l’inventeur de la sculpture moderne.

Des grands inspirateurs (Auguste Rodin, Paul Gauguin, l’architecture vernaculaire roumaine, l’art africain, l’art cycladique…) au processus créatif (choix de la taille directe, esthétique du fragment et de la variation, importance accordée au socle), l’exposition s’attache à montrer que tout chez Constantin Brancusi participe d’une sublimation de la forme… “Taillés directement dans le bois, la pierre ou le marbre, les volumes observés dans la nature sont transformés par Brancusi en des formes ovoïdes essentielles. Tout accessoire, tout détail est éliminé. Les motifs se réfèrent le plus souvent au monde de la création : à l’embryon, à l’œuf original, au mystère de l’univers. La matière, que l’artiste polit et repolit, acquiert des éclats qui s’approchent de la transparence, voire de la translucidité.” (1) Ainsi, L’Oiseau dans l’espace (dont il n’existe pas moins de vingt-sept versions en marbre ou bronze poli réalisées entre 1923 et 1941), réduit à “une ellipse tendue à l’extrême”, à “un élan ascensionnel”, semble-t-il dénué de tout poids.

Constantin Brancusi, "Autoportrait dans l'atelier"

Constantin Brancusi, "Autoportrait dans l'atelier", vers 1934, négatif gélatino-argentique sur plaque de verre (image positive ici), 15 x 10 cm © Succession Brancusi - All rights reserved (Adagp). Photo : Centre Pompidou, MNAM-CCI/Dist. RMN-GP

ConstantinBrancusi, La Colonne sans fin III

La Colonne sans fin III, avant 1928, bois (peuplier), 301,5 x 30 x 30 cm © Succession Brancusi -All rights reserved Adagp. Paris 2024

Preuve de l’aspect révolutionnaire de la production de Brancusi : en 1927, l’œuvre fera l’objet d’un procès après que la douane américaine eut refusé de lui accorder le statut de sculpture au moment du passage à la frontière… “Ce n’est pas l’oiseau que je sculpte mais le vol”, dira ce chantre de l’épure, de l’infini et de l’apesanteur qui, davantage qu’une abstraction formelle, cherchait à atteindre “l’essence des choses”. Ainsi, l’ovale, symbole de la forme parfaite (comme en témoigne le beau visage de La Muse endormie de 1910), évoque l’origine, tandis que les Colonnes sans fin relient le ciel à la terre. Entre abstraction et figuration, archaïsme et futurisme (voir son Coq d’aspect si moderne), l’esthétique du dépouillement développée par Brancusi conduit à une véritable mystique de la forme qui, loin des tenants du minimalisme qui s’en feront l’héritier, ne se départira jamais du réel.

(1) Françoise Monnin et Itzhak Goldberg in La Sculpture moderne / musée national d’Art moderne – Centre Georges Pompidou, coll. Tableaux choisis, éd. Scala, 1995.

Photo de couverture : Constantin Brancusi, La Muse endormie, 1910, bronze poli © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist.RMN-Grand Palais – Adam Rzepka, Sabam Belgium, 2019

Cryptomonnaies : Gare au mirage !

Économie & Finances

Cette semaine, nous clôturons notre série sur les investissements alternatifs en vous proposant de miser sur … une monnaie ! Pas n’importe quelle monnaie, pas une devise étrangère non plus. Aujourd’hui, nous vous racontons une belle histoire sur les… cryptomonnaies. Et pas sûr qu’elle se termine bien…

De provenance impériale et royale

Chroniques royales

Sotheby’s avait déjà proposé une partie de la collection à l’automne passé, voici que la vente de novembre à Genève poursuit la dispersion de cet ensemble exceptionnel issu de la branche cadette de la famille de Wurtemberg. Á cela s’ajoutent des bijoux des maisons de Bade et de Bavière mais aussi un somptueux collier provenant de l’écrin des marquis d’Anglesey. Ce négligé totalisant plus de 300 carats fut porté aux couronnements de Georges VI et d’Élisabeth II et son histoire a de quoi intriguer puisque les glands terminaux proviendraient du fameux collier de la reine, celui que refusa Marie-Antoinette et qui fit pourtant un tel scandale. Á n’en point douter le bijou date du XVIIIe siècle et si certains témoignages corroborent l’association à l’infortunée souveraine, il faut rester prudent. Quoiqu’il en soit, il illustre à merveille l’opulence de la cour du roi Georges III et fait preuve dans son porté d’une modernité étonnante. Flexible à souhait, il pourrait allègrement dépasser les deux millions de francs suisses et sortir d’une famille à qui il appartient depuis au moins 250 ans !

Informations supplémentaires

Exposition

Brancusi

Dates

Du 27 mars au 1er juillet 2024

Adresse

Centre Pompidou
Place Georges-Pompidou
75004 Paris
Galerie 1, niveau 6

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Hugo de Jesus (Arthugo) : The power of colors

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Hugo de Jesus est un artiste anversois, mieux connu sous le nom de Arthugo. Adepte de recyclage et de coulures, il applique ses doodles ou autres personnages célèbres sur tout ce qui lui tombe entre ses mains. Toiles, toys, vestes en jean, canettes de Coca, containers, bombes de peinture usagées ou Playmobil géant, il n’en faut pas moins pour qu’il leur redonne vie en quelques couches bien appliquées.

Chidy Wayne, "Echoes of the self"

Arts & Culture

Cet été, la galerie bruxelloise de Marie de Brouwer, la Grège Gallery, présente “Echoes of the self”, une exposition de Chidy Wayne dans le cadre historique du château de Male, près de Bruges. C’est la 3e exposition solo en Belgique de l’artiste hispano-guinéen.

Belgique, Bruges

Du 27/07/2024 au 18/08/2024

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