Christophe Vachaudez
18 June 2025
Harmonie d’améthyste, saphirs et diamants pour cette broche réalisée en 1933. © Cartier
Broche de style indien montée sur platine, ornée du serti millegrain typique de Cartier. © Cartier
Les liens établis entre la célèbre firme française et la Grande-Bretagne ne manquent pas, à commencer par la confiance qui s’est instaurée entre le joaillier et la cour de Saint James. En effet, Édouard VII est le premier monarque à lui accorder un brevet de fournisseur royal en 1904. Depuis l’ouverture d’une boutique dans la capitale britannique en 1902, toute l’aristocratie défile, séduite par l’élégance du style guirlande. Cette adaptation d’un courant Louis XVI idéalisé juxtapose avec art rinceaux et rosaces, chutes et fleurettes, le tout délimité par un minutieux “grainetis” du plus bel effet. En outre, Cartier généralise l’utilisation du platine, ce qui rend les bijoux plus légers. Les duchesses de Devonshire et de Roxburghe ou la comtesse de Warwick en profitent pour faire leurs emplettes, tout comme la comtesse d’Essex qui acquiert un magnifique diadème, l’un des fleurons de la collection ancienne de Cartier qui brille de mille feux au cœur de l’exposition.
Mariage des diamants et de l’onyx, évoquant la fameuse Panthère de Cartier, au service de cette broche Orchidée de 1925. © Cartier
Ce clip Rose fut longtemps la propriété de la princesse Margaret, avant d’entrer dans la collection Cartier. © Cartier
La reine Alexandra fait, elle aussi, partie des clientes, une habitude qui se transmettra à la reine Mary, puis à la reine mère Elizabeth, à l’origine de nombreux achats, dont un diadème de diamants et d’aigues marines qu’elle a légué à la princesse Anne et un diadème halo qui fut porté par Catherine Middleton le jour de son mariage. Enfin, la reine Elizabeth II a reçu de nombreux cadeaux signés Cartier, à commencer par un impressionnant diamant rose de 54 carats offert par le géologue canadien John T. Williamson. La pierre fut montée en broche par le joaillier, devenant le centre d’une fleur épanouie. Le bijou est lui aussi exposé, exceptionnellement prêté par les Collections royales.
Commandé par la comtesse d’Essex en 1902, ce diadème fut coiffé par Clémentine Churchill et par la princesse Margareta de Roumanie. © Cartier
D’autres pièces uniques illustrent la créativité de la maison qui lance notamment le tutti frutti dans les années 1930, un savant mariage de rubis, de saphirs et d’émeraudes polis, gravés ou taillés, comme le montrent le collier commandé en 1935 par Daisy Fellowes et la parure de Lady Mountbatten, conservée au V&A. Imaginé par Jeanne Toussaint, une Belge qui fut un temps cheville ouvrière de la maison, l’imprimé panthère qui consiste en de minuscules insertions d’onyx dans un pavage de diamants demeure, lui aussi, indémodable et constitue l’un des nombreux ADN d’une enseigne qui brille depuis 177 ans au firmament de la joaillerie.
Photo de couverture : Ce diadème en aigues-marines et diamants de style Art déco date de 1937. © Cartier
Exposition
Cartier
Dates
Du 12 avril au 16 novembre 2025
Adresse
V&A South Kensington
Cromwell Road
London, SW7 2RL
Horaires
Tous les jours: 10h – 17h45
Vendredi : 10h – 22h
Site
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