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Martin Boonen

31 May 2023

Eventail.be – Même s’il s’agit de sa première réelle édition, Civilisations Brussels Art Fair a une histoire. Quelle est-elle ?
Arie Vos – Une longue histoire, en fait. Il y a 25 ou 30 ans, il existait une foire, au Sablon, d’art non-européen. Elle s’appelait BADNEA. Elle est ensuite devenue BRUNEAF (Brussels Non European Art Fair). Deux autres associations sont ensuite arrivées : BOAF (Brussels Oriental Art Fair) et BAAF (Brussels Ancient Art Fair). Elles avaient toutes leur particularité, mais se tenaient au même moment. Il y avait pourtant peu de collaboration entre-elles. En 2015 nous avons commencé à discuter de l’idée d’unir nos forces pour rationaliser les efforts de communication, de marketing et rassembler nos publics. Nous éditions une affiche pour mettre les spécificités des trois foires en avant : art tribal, art asiatique ancien et art antique. Nous avons dû interrompre cette foire annuelle pendant la période du Covid. À l’issue de celle-ci, nous avons manqué un peu de chance puisque toute les grandes foires, TEFAF, BRAFA… avaient décalé leurs dates en juin… soit en même temps que Civilisations. Nous sommes donc passés un peu inaperçus. Mais cette année, les autres foires ont repris leur place habituelle dans le calendrier et nous sommes à nouveau capable de nous développer ! D’ailleurs, cette année sera exceptionnelle en qualité avec 32 participants de très haut niveau.

– Qu’aura-t-on l’occasion de voir à Civilisations cette année ?
Nous aurons 7 expositions thématiques qui couvrent de larges périodes historiques et zones géographiques. La maison Lempertz propose, au même moment, une importante exposition sur l’art polynésien. Nous nous attendons à voir des visiteurs du monde entier ! Des galeries internationales seront d’ailleurs représentées, notamment en s’installant provisoirement, le temps de la foire, dans d’autres galeries du Sablon.

Armure Kaga, période Edo, 19e siècle © Galerie Cécile Kerner

Coupe à sake Oni Wa Soto © Galerie Kitsune

– Vous pouvez nous en citer quelques-unes ?
Bien sûr. Nous sommes très heureux de pouvoir compter sur la présence de Gregg Baker, qui expose notamment à la TEFAF. Tout comme Serge Schoffel, Bernard de Grunne et Patrick Mestdagh eux aussi présents à Civilisations. Mais je pense aussi à Philippe Leemans, spécialiste mondial réputé de l’art japonais. Je suis aussi assez fier de ce que ma propre galerie, Kitsune Japanese Art, va montrer. Je n’oublie pas la TC Kyoto Gallery, de Tony Cammaert qui a vraiment mis l’art japonais sur la carte en Belgique. Je peux citer aussi Carlo Cristi et Michael Woerner… Je n’ai pas mentionné les galeries représentant l’art tribal parce que je les connais moins personnellement, mais ils sont du même niveau. Nous serons vraiment au niveau d’une foire internationale.

– Pouvez-vous nous parler un peu de votre galerie ?
Kitsune Japanese Art est une galerie d’art japonais. Nous présentons une grande diversité d’objets et de peinture (notamment de l’art samouraï) mais nous sommes spécialisés dans la cérémonie du thé. Cela peut surprendre mais la cérémonie du thé, c’est une forme d’art en elle-même. Une forme d’art très complète, sans doute la plus complète du Japon car elle combine la peinture, la décoration florale et tous les objets qui sont utilisés lors de cette tradition.

Tonkotsu, boîte à tabac par Ikeda Taishin © Galerie-Kitsune

– Que verra-t-on sur votre stand ?
Je montrerai une exposition thématique sur l’art de vivre japonais : « manger, boire et fumer au Japon » pour laquelle j’ai travaillé pendant quatre ans. Elle couvre une période qui débute à la fin du 16e siècle jusqu’au milieu des années 1920’. J’ai plus de 150 objets à montrer, dont une centaine sera exposée physiquement dans la galerie. Je remplacerai progressivement les objets vendus par d’autres d’une qualité équivalente. Pour ce qui est de boire, il y aura des bouteilles de saké rarissimes et très anciennes, notamment une en forme de canard, très intéressante. Boire au Japon, c’est évidemment le thé aussi, et surtout, la cérémonie du thé. Pour l’art de fumer, j’exposerai deux petites boîtes, dont l’une est du célèbre peintre et laqueur japonais Shibata Zeshin. L’autre est en bambou, de son élève Ikeda Taishin. C’est la seule boite authentifiée de lui. Je montrerai aussi tous les outils manufacturés du quotidien relatifs à ces pratiques. Il y aura même les tous premiers paquets de cigarettes. Cela peut paraître anecdotique, mais on parle d’objets plusieurs fois centenaires et surtout de vraies œuvres d’art qui racontent une histoire. Pour l’art de manger, je présenterai des plateaux et des bols à riz. J’alternerai les objets du boire et du manger parce qu’au Japon, les deux allaient ensemble. Cela me permettra de faire des petites installations où l’on montrera comment les Japonais mangeaient à ces époques.

Illustration de couverture : © Galerie Gregg Baker

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