Christophe Vachaudez
19 September 2024
Bientôt vingt ans d’existence et toujours le même enthousiasme pour défendre et partager près de 5000 ans d’histoire, depuis les objets de la plus haute Antiquité aux créations résolument contemporaines. Pas de frontière temporelle pour l’amour du beau qui s’exprime pleinement ici, au fil des galeries. Lucie Couck, secrétaire du Comité organisateur, nous dit tout sur cet événement qui fera battre le cœur du Sablon durant quatre jours.
L’Éventail – Vous avez intégré récemment le Comité organisateur du BAS. Quel est votre parcours ?
Lucie Couck – J’ai toujours gravité dans le domaine de l’art, car mon père possède une galerie spécialisée dans la peinture des XIXe et XXe siècles, belge et européenne. C’est tout naturellement que je l’ai rejoint, mais en m’orientant plutôt vers la sculpture animalière contemporaine et les artistes des XXe et XXIe siècles. J’ai ainsi présenté, voici peu, une exposition consacrée à Jules
Wittock. Je travaille au Sablon depuis mes vingt-quatre ans et depuis quelques années, je prête main-forte au Comité organisateur du BAS sur le plan de la logistique. Je suis donc ravie de pouvoir l’intégrer de façon officielle.
© DR
– Vous semblez être la première femme à en faire partie. Est-ce exact ?
– Oui, je crois bien. Mais je suis loin d’être seule au Sablon, avec Alessandra et Giulia Dei Bardi, Catherine Knuts, Andrea de Caters de la galerie Watteeu, Tilda Bienkens à la galerie Chimara Antiques, et j’en oublie sûrement…
Une aiguière couverte et sa cuvette de la Manufacture du duc d’Orléans (1784-1786) chez Jean Lemaire. © Vincent Everarts
Un rare cadenas du xvie siècle chez Herwig Simons. © Herwig Simons Fine Arts
– Comment se porte le BAS qui en est à sa 19e année ?
– Plutôt bien, puisque cinquante-huit galeries vont prendre part à l’événement et que nous avons envoyé près de 20 000 catalogues. Nous comptons aussi de nouveaux venus, comme Wouters Sablon qui défend des artistes autodidactes, Spazio Minimi qui met à l’honneur le design contemporain, Zabulum Art & Design spécialisé dans les années 1950 et 1960 ou encore la galerie Zèbre, venue de Paris mais qui s’installe à Ixelles. Elle exposera chez Costermans. La galerie Fontana ralliera Bruxelles depuis les Pays-Bas, tandis que la Frédéric Mouraux Gallery prendra ses quartiers dans l’Ancienne Nonciature. Voilà qui illustre assez bien le dynamisme ambiant. Nous espérons qu’une fois encore le public sera au rendez-vous, même si, cette année, les journées portes ouvertes coïncident avec le week-end de la mobilité. À la différence d’une foire, le quartier offre aux visiteurs une promenade unique, qui passe d’une atmosphère à l’autre dans un environnement agréable, une façon aussi de constater que nos galeries proposent nombre d’objets à des prix tout à fait abordables. La curiosité pousse également certains amateurs à entrer dans d’autres galeries, qu’ils n’auraient sans doute pas visitées en d’autres temps, et c’est assurément l’un des objectifs de l’événement : faire vivre ce quartier si singulier en favorisant les rencontres et les découvertes.
La Fête, une œuvre colorée de Jan Cobbaert (1909-1995) chez Patrick Lancz. © Jan Cobbaert
– Certaines galeries ont-elles prévu des expositions spécialement pour le BAS ?
– Oui, absolument. Je peux citer la galerie Thomas Deprez qui donnera un coup de projecteur sur la carrière du peintre belge Georges Lemmen (1865-1916), la branche belge de la galerie américaine Nino Mier qui exposera Jess Allen et Orkideh Torabi, la galerie Torkild qui révélera les œuvres que l’artiste belge Isabelle Ravet a réalisées en s’inspirant de sa collection d’objets, la galerie Jonathan F. Kugel qui présente Passions de Joël Person en collaboration avec la Loo & Lou Gallery de Paris et la galerie Sorry We Are Closed qui mettra en lumière le peintre allemand Christoph Ruckhäberle.
L’artiste contemporaine britannique Jess Allen sera présentée à la Nino Mier Gallery. © Courtesy of the artist Jess Allen
– Avez-vous des nouveautés à signaler ?
– Nous avons établi un partenariat avec le site Arta Plaza qui a créé une plateforme en ligne sur laquelle chaque galerie pourra présenter son objet phare. Il sera même possible de l’acquérir par le biais du site. Nous avons toujours privilégié le contact direct avec le client, ce qui fait le succès du Sablon et de ses galeries, mais nous ne pouvons ignorer complètement l’aspect virtuel qui peut aussi nous aider à toucher un autre public. Nous pensons qu’il finira par se déplacer et venir profiter de ces portes ouvertes. La newsletter joue un rôle similaire, c’est-à-dire informer les amateurs et les collectionneurs, et les stimuler à nous rendre visite. Nous avons d’ailleurs pu constater que certains habitués choisissaient délibérément les journées du BAS pour se rendre au Sablon. Autre nouveauté, le catalogue a été retravaillé et rendu plus facilement utilisable grâce à un plan explicatif par rue, et non plus par ordre alphabétique. Nous allons aussi proposer un programme de dédicaces et de rencontres qui aura lieu durant le week-end. Mais n’oublions pas de mentionner le partenariat fidèle que nous avons établi avec le champagne Virginie Taittinger et le soutien indéfectible de la Ville de Bruxelles qui a à cœur de promouvoir l’événement. Lors de ces journées portes ouvertes, nous avons aussi pu créer une synergie avec les boutiques et les restaurants du quartier qui s’associent volontiers au Brussels Art Square. Un bel exemple de collaboration réussie !
Photo de couverture : La Fête (détail), une œuvre colorée de Jan Cobbaert (1909-1995) chez Patrick Lancz. © Jan Cobbaert
Foire
Brussels Art Square
Dates
Du 20 au 22 septembre 2024
Adresse
Quartier du Sablon, Bruxelles
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