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Les œuvres en papier de Valérie Jolly à la galerie Mestdagh

ArtCultureExpositionGaleriesculpture

Olivia Roks

18 October 2021

© Caroline Dethier

[caption id="attachment_26686" align="alignnone" width=""]Les œuvres en papier de soie de Valérie Jolly[/caption]Jusque fin novembre, les œuvres en papier de soie de Valérie Jolly dialoguent avec poésie avec les objets voyageurs de la galerie Mestdagh. Une belle rencontre à ne pas manquer. Interview.

Eventail.be - Racontez-nous l'histoire de vos œuvres en papier...

Valérie Jolly - Contrairement à la sculpture traditionnelle où l'on utilise un moule en l'emplissant de matière (plâtre, bronze, résine etc.) pour créer la sculpture, je me sers des objets eux-mêmes comme d'un moule et crée avec du papier de soie blanc et de la colle une sorte de deuxième peau qui en séchant épouse tous les contours. Une fois sec je détache délicatement le papier de l'objet avec un scalpel et referme minutieusement la peau bord à bord là où c'est nécessaire. Mon procédé me permet non seulement de 'capturer' à l'identique tous les détails de l'objet, mais d'une certaine manière de capturer aussi la place de celui-ci dans l'espace à un moment donné. Je crée également des sculptures lumineuses abstraites qui sont à la frontière entre l'art et le design.

Portrait de Valérie Jolly dans son atelier
Valérie Jolly dans son atelier © Mireille Roobaert 

- Pourquoi le papier comme vecteur ?

- Je suis fascinée par toutes les possibilités qu'offre mon médium pourtant si humble. En séchant, il rétrécit et reproduit même les détails les plus délicats. Avec ma technique, je suis capable de restituer la texture de la pulpe d'un citron ! Léger et translucide, le papier est un matériau très versatile. Je peux suspendre ou éclairer mes œuvres de l'intérieur, parfois encore je crayonne sur la surface de mes sculptures créant ainsi des sortes de dessins en 3D, comme si je sculptais le papier à coups de crayon... J'aime explorer tous ses champs des possibles. L'humilité de mon médium ne m'empêche pas de réaliser des projets monumentaux, j'aime repousser sans cesse ses limites : lorsque j'habitais à Londres, j'ai créé il y a quelques années l'empreinte en papier de soie de l'arrière d'un bus à impérial ou encore de la stèle d'une statue derrière Trafalgar Square... Parmi mes projets les plus fous, je rêverais de mouler un tank de guerre contemporain...

Des oeuvres en papier de soie de l'artiste Valérie Jolly exposée à la galerie Mestdagh
© Caroline Dethier

- Quels sont les objets qui vous inspirent et se transforment alors en papier ?

- J'aime le contraste et le décalage entre le côté fragile du papier de soie blanc, l'univers qu'il évoque, éphémère et délicat, et des objets utilitaires, voir 'industriels' : outils, tuyaux, turbines, poignées de portes, interrupteurs, caméra de sécurité... En les moulant, je subvertis leur fonction. À travers mon processus artistique, ils deviennent inutilisables, vidés de leur matérialité. Ainsi de banals objets du quotidien sont transformés, sublimés, semblables à des reliques ou des vestiges archéologiques, mais avec une dimension onirique. Dans le cas des poignées de portes, des interrupteurs et des outils j'aime à penser que je capture aussi dans mon empreinte la trace de toutes les mains qui les ont touchés...

 
 
 
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- Quelques mots sur l'exposition ? Pourquoi cet échange entre vos oeuvres et celles de la galerie Mestdagh ?

- Ondine et Patrick Mestdagh m'ont invitée à exposer dans leur galerie et à créer des œuvres en dialogue avec les antiquités ethnographiques qu'ils présentent. Passionnés par l'histoire et la matière, ils sont des chercheurs insatiables d'objets provenant des 4 coins du globe qui dégagent une émotion, une âme, un raffinement, dans la décoration comme dans l'exécution. Finalement, chacun à notre manière, nous magnifions ces objets utilitaires. J'ai créé pour l'occasion plus d'une vingtaine d'œuvres. Le papier de soie, qui évoque la peau, est le fil conducteur de l'exposition. L'ensemble crée une expérience sensorielle qui joue avec notre perception. Notre dialogue fût riche et passionnant à toutes les étapes de la préparation de l'exposition, nos voix et nos univers respectifs l'ont enrichi. Nous avons eu à cœur de surprendre et interroger en mélangeant les origines lointaines des objets mis côte à côte avec mes œuvres contemporaines.

À Fleur de Peau
Valérie Jolly
Du 7 octobre au 20 Novembre 2021
Galerie Mestdagh
Rue des Minimes, 29
1000 Bruxelles
valeriejolly.com
instagram.com/valjolly1
galeriemestdagh.com

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