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Rédaction

24 February 2017

© Droits réservés

Il était une fois une ville qui découvrit des gisements de fer abondants dans les collines qui l’entourent. Nous sommes en 1602 et Bilbao peut diversifier son commerce auparavant essentiellement concentré sur les produits de l’agriculture. Au fil des siècles, rien de bien neuf jusqu’à la Révolution industrielle. En effet, au XIXe siècle, la ville commence à exploiter ses mines de fer à grande échelle et développe alors une véritable industrie … pour devenir début du XXe siècle, une des villes les plus riches d’Espagne.

Les années 1980 : le déclin

Le profond déclin industriel et la crise économique qui matraquèrent le Pays basque espagnol dans son ensemble laissèrent une Bilbao en friche : des sites industriels abandonnés, de la pollution, le chômage, etc.

 
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De son passé fastueux de capitale de la province de Biscaye, la ville ne garda qu’un souvenir ému. Mais ne dit-on pas que le Basque est têtu et ne se laisse pas abattre ? Preuve en est, dès 1989, Bilbao entame sa renaissance à travers un vaste chantier de revitalisation sur différents plans…

La culture comme levier économique

Le modèle qui s’imposa pour la revitalisation n’est pas sans faire écho à la Parabole des Tuileries, selon nous… ( Pour rappel – Les musées sont-ils à vendre ? – Saga 2015)

En effet, le secteur public, à travers la société anonyme, Bilbao Ria 2000, qui compte pour actionnaires le gouvernement basque, la province de Biscaye et les municipalités concernées, investit quelques 735 millions d’euros dans la régénération et la revalorisation du sol dans le but de créer un environnement attractif pour l’investissement privé ! Ce modèle - inspiré par les plans urbains développés pendant les années 1980 dans des villes comme Londres, Glasgow ou Pittsburgh - revendique la mise en route de grands projets emblématiques et d’une stratégie de marketing urbain dans le centre ville comme élément indispensable pour une reprise économique ultérieure basée sur le développement d’un secteur tertiaire (services, etc.).

 
 Le musée Guggenheim, de Frank Gerhy © Droits réservés

Bilbao n’a donc pas inventé le fil à couper du beurre. Néanmoins, alors qu’en 1995, la question de la garantie des retombées et de la régénération socio-économique de la zone était clairement posée, depuis les années 2000, le succès de la politique d’urbanisme menée à Bilbao est reconnu et salué au niveau international : en 2004, Bilbao a reçu le prix du meilleur projet urbain du monde, au cours de la Biennale de Venise (Prix « Città d’acqua ») ainsi que le Prix Européen de Planification Urbaine et Régionale. En 2013, la Fondation Pfizer lui décernait le prix de « la ville espagnole la plus saine »…

La qualité architecturale

À travers la rénovation des façades de la ville, les programmes urbanistiques ambitieux et une politique d’aménagement public, une volonté de marquer de gestes architecturaux forts se dessine. Outre le fameux musée Guggenheim dessiné par Frank Gehry – d’ailleurs utilisé comme outil de marketing par la ville et sur le site de l’office du tourisme de grands noms de l’architecture mondiale distillent leurs lignes dans la ville : l'aéroport et le pont de Santiago Calatrava (à qui l’on doit la gare des Guillemins à Liège), le Palacio Euskalduna par Federico Soriano et Dolores Palacios

L'intérieur du Palacio Euskalduna © Droits réservés
 
 Le pont Calatrava © Droits réservés

La ville se fait connaître et communique à travers ces monuments architecturaux. On a appelé cela « l’effet Bilbao » ; des cars de touristes déposent des groupes entiers aux portes du musée quotidiennement, le « tourisme de masse » est à l’affût de cette « expérience » ;  très recherché par les métropoles pour l’attractivité touristique qu’il génère. Mais Bilbao n’est pas n’importe quelle cité et n’importe quelle cité n’est pas Bilbao

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