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Chronique du marteau : avril-mai 2025

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Bertrand Leleu

25 June 2025

Meuble Pélican

De belles adjudications ont égayé le marché de l’art international ces derniers mois, même si le segment du très haut de gamme s’essouffle un peu, à l’image de cette Tête de Giacometti qui ne s’est pas vendue en mai, faute d’enchérisseur. Le marché reste aux aguets, de New York à Liège !

66 250 €

paire de bols

© Hôtel des ventes d'Avignon

Chine, période Minguo (1912-1949)
Paire de bols, jadéite sculptée
Vente du 26 avril, Hôtel des ventes d’Avignon, Avignon

En Chine, le jade est symboliquement plus précieux que l’or et lié à des vertus telles que la longévité ou la sagesse. Les objets en jade sont généralement raffinés et précieux, souvent associés à la culture impériale et au luxe. Si le motif du dragon pourchassant la perle sacrée est relié aux dynasties Ming et Qing, la présente paire de bols, ornée de ce décor, ne datait, elle, que de la période Minguo beaucoup plus récente – entre 1912 et 1949. Dans l’iconographie taoïste ou bouddhiste, le dragon est parfois interprété comme l’esprit humain. Associé à la conquête de la perle sacrée, il symbolise alors la recherche de la sagesse absolue. En somme, une métaphore de l’effort spirituel. Espérons que son nouvel acquéreur ait pu, après cette bataille d’enchères, acquérir sagesse et sérénité !

56 275 €

Meuble Pélican

© De Baecque & Associés

Louis Majorelle (1859-1926) et Louis Janin (1891-1975)
Meuble Pélican, acajou massif, marqueterie et bronze doré
Vente du 10 mai, De Baecque & Associés, Neuvelle-lès-la-Charité, France

Orné de placages en palissandre, acajou et ébène de Macassar, ce meuble Pélican de Louis Majorelle et Louis Janin additionne les superlatifs. Décorée d’une marqueterie de bois précieux, d’incrustation de nacre et agrémentée de bronzes dorés, sa façade éblouit notamment par la grâce de ses deux pélicans sculptés et son décor de branches de palmiers. Présenté lors de l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de Paris en 1925, ce meuble permit à Majorelle de mettre un pied dans le mouvement que l’on qualifiera bientôt d’Art déco. À la fois naturaliste avec le motif végétal et animal – rappelant les fameux modèles “aux nénuphars” de Majorelle – mais répondant à un désir d’allégement des lignes propres à l’entre-deux-guerres, ce meuble fit la fierté de Majorelle qui s’en servit dans ses publicités. Dommage que cela n’ait pas mis en lumière son co-auteur, Louis Janin, resté dans l’ombre jusqu’à ce jour.

595 600 €

© Pandolfini

Artemisia Gentleschi (1573-1654)
Cléopâtre, huile sur toile
Vente du 14 mai, Pandolifini, Florence

Ce tableau d’Artemisia Gentileschi figurant Cléopâtre s’inscrit dans une série de variations sur le thème du suicide de la reine égyptienne que l’artiste a traité à plusieurs reprises dans sa carrière. Si on peut le comparer à d’autres œuvres, comme Judith et la servante ou Esther et Assuérus, pour leur ton mélancolique et le traitement des étoffes, c’est un rapprochement avec une Madeleine pénitente (conservée dans la collection Robilant+Voena) qui a surpris les experts lors qu’on découvrit par radiographie que la figure principale tenait initialement un aspic, avant d’être transformée en Madeleine accompagnée d’un crâne. D’une manière générale, le style de Gentileschi se veut baroque, théâtral et très raffiné. On se souvient de la Lucrèce vendue en 2019, à Paris, pour la somme de 4 millions d’euros. Depuis, si ce record reste à battre, chaque apparition d’une œuvre de l’Italienne est l’occasion de belles batailles d’enchères.

2 246 000 $*

© Sotheby's

Ed Ruscha (né en 1937, Nebraska)
Yip Yip, acrylique sur toile
Vente du 16 mai, Sotheby’s, New York

(*environ 2 012 000€)

Considéré comme un pionnier de l’art conceptuel et une figure influente de la scène artistique américaine contemporaine, Edward “Ed” Ruscha a souvent travaillé autour des sons et des mots. Célèbre notamment pour ses représentations de l’Ouest américain, l’artiste a notamment produit des œuvres au langage proche de la publicité, avec ses mots étalés sur de très larges toiles, grandes comme des panneaux. Au début des années 1980, il réfléchit à imprégner du son au support silencieux qu’est la peinture. Il imagine, sans avoir recours à l’imbrication de texte ou d’image, des œuvres “parlantes” en faisant appel à l’inconscient. Sa prédilection pour les mots courts et les onomatopées se traduit dans le titre de cette œuvre qui fait penser au cri du coyote représenté. À l’aide de son aérographe, Ruscha créé une lumière entre chien et loup, proche d’une ambiance de film noir. Le spectateur, témoin silencieux de la scène, peut presque entendre le cri de l’animal. Contrairement à ses célèbres peintures pop, la série Silhouette à laquelle appartient ce portrait, expose une peinture sans coup de pinceau visible, proche de la photographie ou de l’image de cinéma.

561 200 €

© BD Enchères

Georges Remi, dit Hergé (1907-1983)
Planche originale n°40 des Bijoux de la Castafiore, encre de Chine, mine de plomb et gouache blanche sur papier
Vente du 18 mai, BD Enchères, Liège

Un trio d’appels téléphoniques se sont “battus” contre de trois la salle d’enchères liégeoise, dans une excitation relativement contenue, pour acquérir cette planche originale de Tintin. Issue de l’album Les Bijoux de la Castafiore, la planche se développe en deux parties : la première à Moulinsart, où l’on aperçoit les Dupond(t) et le capitaine Haddock ; la seconde présente Tintin en balade avec Milou écoutant la musique du camp de Tziganes installés près du château. Pour en savoir plus sur les habitudes de cette communauté, George Rémi a pu compter sur l’aide du père Rupert, capucin de Verviers et aumônier des gens du voyage, au filleul duquel il offrit cet original, accompagné d’une correspondance y faisant référence. Remarquable par ses clairs-obscurs et ses jeux d’ombres, la planche fait ressortir une ambiance chaleureuse autour d’un feu de bois et des sons de guitare manouche. Publiée initialement dans le journal Tintin d’avril 1962, l’album est finalement sorti en 1963.

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