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MNEMA & sa cité miroir, bassins artistiques et militants

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Florence Thibaut

19 April 2023

Chargée de la spectaculaire reconversion en lieu culturel des magnifiques bains et thermes de la sauvenière, l’ASBL MNEMA en a fait un espace unique dédié à la mémoire, à la citoyenneté et au débat d’idées ? À deux pas du Théâtre royal et de l’Opéra de Liège, la Cité Miroir est un des bastions culturels phares de la Cité ardente : 656 000 visiteurs s’y sont pressés depuis 2014.

Bâtiment iconique du centre de Liège, au style Bauhaus reconnaissable, les bains de la Sauvenière ont été construits dès 1938 grâce à la volonté de l’échevin des Travaux publics Georges Truffaut, figure de l’opposition contre le nazisme. “Il voulait permettre aux Liégeois de s’émanciper par le sport et l’hygiène, explique Jean-Michel Heuskin, directeur de l’ASBL depuis janvier 2012. Des générations de citoyens y ont appris à  nager.” Inaugurés en 1942 durant la Seconde Guerre mondiale, les bains resteront ouverts jusqu’au tournant des années 2000 où ils ne répondent plus aux normes de sécurité. Classé au Patrimoine wallon en 2005, l’édifice connaît une lourde rénovation, avant de renaître sous la forme de la Cité Miroir en 2014. “76 ans plus tard, nous avons voulu conserver la dimension d’émancipation du site, mais avec une visée plutôt culturelle et artistique et une forte composante citoyenne.” Pour chapeauter cette ambitieuse réaffectation opérée par le  Bureau d’études Pierre Beugnier associé à Triangle Architectes, se crée l’ASBL Mnema (pour mnêmê, la mémoire en grec). Elle est toujours chargée de l’entretien de l’immense bâtiment et de sa programmation dense, entre expositions, pièces de théâtre, débats et ateliers thématiques.

Un écrin tout trouvé pour Alberto Giacometti

Depuis son ouverture, quelque 656 000 visiteurs ont pu arpenter ses couloirs. Au fil des ans, les expositions temporaires et permanentes, dont la première, Plus jamais ça, qui évoque le cheminement des déportés vers les camps nazis, se sont enchaînées. “Avant le Covid, nous avions en moyenne 80 000 visiteurs chaque année, en provenance de la Province, mais aussi de Bruxelles ou des villes voisines. Ce chiffre tourne aujourd’hui plutôt autour de 50 000, partage Jean-Michel Heuskin. Le fil rouge de nos actions est toujours de susciter la réflexion et d’ouvrir la discussion.” Sur le plan du financement, à côté des subsides et des rentrées propres gérées par l’ASBL, la Fondation Cité Miroir permet à des “citoyens Miroirs” et à des entreprises de la région d’apporter tout leur soutien au projet. Parmi les temps forts de ces quasi dix années d’existence figure sans conteste l’exposition majeure du sculpteur Alberto Giacometti durant la crise sanitaire. “Nous avons eu la chance d’accueillir et de créer de magnifiques expos, mais celle-ci reste une grande source de fierté. C’était le fruit de deux ans de travail et de discussion avec la fondation Giacometti.  C’était exceptionnel!  On avait l’impression de l’accompagner dans son atelier.” Les prochains mois, l’équipe de la Cité Miroir, qui vient d’inaugurer son exposition Mères d’exil (voir en  p. 46), va notamment plancher sur un troisième parcours permanent dédié aux  victimes civiles de conflits armés, avec une plongée dans son abri antiaérien. “On ne veut surtout pas être un centre culturel classique ou un palais des congrès, mais un lieu chargé de débats et de réflexion, en prise directe avec la société actuelle.”

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