Thomas de Bergeyck
08 October 2025
Les Britanniques ont toujours aimé Fergie. La “Lady Marmelade” par excellence, volontiers gouailleuse. Son style, très anglais et plein d’humour dans ses manifestations publiques. Avec elle, on ne s’ennuyait jamais. Sarah Ferguson n’avait cure des codes, des ronds de jambe car elle préférait l’authentique. Même la reine Elizabeth y a, jusqu’au bout, été attachée. Et pourtant, elle ne faisait plus partie du clan Windsor.
© Photo News
Patatras ! Il y a quelques jours, on apprend l’existence d’un mail envoyé en 2011 à Jeffrey Epstein, le financier américain au cœur d’un scandale sexuel. Avec, de la part de Fergie, des mots d’une tendresse troublante : « De tout mon cœur, merci pour votre soutien. Tu as toujours été un ami fidèle, généreux et suprême pour moi et ma famille ». Pas une simple formule, mais la reconnaissance d’une dette – financière et morale. À l’époque, Fergie était au bord de la faillite, des millions envolés dans un train de vie royal sans revenus fixes. Epstein avait sorti son carnet de chèques : 15.000 livres pour elle directement, mais surtout, le règlement d’une dette bien plus lourde, dont on ignore le montant, pour sauver Andrew de l’humiliation publique. Ce geste, qui paraissait alors un sauvetage, ressemble aujourd’hui à un cadeau empoisonné.
© Photo News
Le scandale, c’est que Sarah Ferguson avait toujours juré le contraire ! Elle avait publiquement qualifié Epstein de personne détestable, clamant qu’elle le haïssait et qu’elle avait rompu tout lien. Et voilà qu’un courriel intime vient balayer ses dénégations. Une preuve d’affection, presque d’intimité. Sarah n’a pas froid aux yeux : elle se défend en plaidant la panique : elle aurait seulement voulu protéger Andrew et leurs filles, dont on dit que l’aînée, Béatrice, n’était pas en reste lorsqu’il s’agissait de faire tourner le business avec papa.
© i-Images/Polaris
Pourtant, Sarah Ferguson avait réussi sa lente réhabilitation. Après son divorce d’Andrew en 1996, elle avait connu l’opprobre, la ruine et les photos humiliantes. Souvenez-vous lorsqu’elle se faisait suçoter les orteils par son conseiller financier et accessoirement amant John Bryan ! Mais elle avait reconstruit une image : livres pour enfants, conférences, actions caritatives et lutte contre un cancer du sein dont elle avait fait son nouveau combat public. Surtout, elle était restée proche d’Andrew, partageant aujourd’hui encore le Royal Lodge à Windsor. Tout cela vole en éclats. Ses engagements associatifs s’effondrent les uns après les autres : ils sont 7 à rompre immédiatement avec elle, la remerciant chaleureusement pour son engagement. Son image de grand-mère aimante et warrior du cancer est ternie. Mais lui reste encore le charme, l’entêtement et cette phrase qu’elle répète comme un mantra : « Je suis une survivante. »
Publicité