Rédaction Eventail
02 April 2021
Il n'est pas dans les habitudes du secteur privé de piquer des coups de gueule sur la gestion des affaires publiques. À chacun, son métier... Mais quand « trop is te veel » comme on dit à Bruxelles, il n'y a pas d'autre solution que de sortir de ses gonds. Dans le cas de Suzanne Belgeonne et Jean de Kerchove, on ne peut pas parler de « goutte qui fait déborder le vase » mais plutôt d'accumulation de décisions négatives. Comme s'il ne suffisait pas que le virus nous plonge dans une crise profonde et qu'il fallait ajouter des difficultés aux difficultés... « J'en viens à me demander, lache Suzanne Belgeonne, si on ne veut pas mettre Bruxelles à genou. On a l'impression qu'on cherche à décourager les gens de se rendre à Bruxelles. Regardez le Boulevard de Waterloo. La transformation de cette artère risque de tuer le Haut Commerce. N'est-il pas immoral de consacrer de l'argent à la rénovation de ce boulevard alors qu'on est en crise économique ? Et comment va-t-on financer Bruxelles si plus personne n'y vient ? ».
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"La transformation du boulevard de Waterloo risque de tuer le Haut Commerce" s'inquiète Suzanne Belgeonne © DR/Shutterstock.com |
Et Jean de Kerchove de surenchérir... « C'est comme pour le Bois de la Cambre, la Rue de la Loi à trois voies ou la zone 30. Si on veut empêcher les gens de prendre leur voiture pour aller flaner, déguster, savourer dans le centre, qu'on le dise ! On s'en prend également aux propriétaires. La Région de Bruxelles-Capitale veut soi-disant lutter contre les loyers abusifs en mettant sur pied une commission paritaire locative. En réalité, cet encadrement des loyers est stupide. Cela aboutit à démotiver tous ceux qui souhaiteraient investir dans le logement bruxellois ».
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Le bois de la Cambre © DR/Shutterstock.com |
Cette année, l'Immobilière Le Lion va fêter ses cinquante ans. Mais le cœur n'y est pas tout à fait. « Pendant un demi-siècle, nous nous sommes engagés avec passion à défendre une certaine idée de la qualité de vie bruxelloise. Aujourd'hui, nous constatons que cette dimension qualitative est en train de disparaître. À un tel point que de plus en plus de gens vont vers le Brabant Wallon et que Le Lion envisage d'ouvrir une succursale brabançonne. Ce serait un comble, sachant que notre terreau est fondamentalement bruxellois ». Tout est dit...
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