François Didisheim
16 July 2024
La plus grosse menace qui guette les chantiers dont il est question sont les risques d’incendie. De Notre-Dame de Paris à la Bourse de Copenhague, en passant par la Monnaie à Bruxelles, tous ont connu ce problème. Et la liste est loin d’être exhaustive, il ne s’agit ici que de quelques exemples marquants qui laissent encore des souvenirs vivaces et malheureux dans nos mémoires. « On sait que les incendies surviennent quand de vieux édifices sont un peu remués », relève un architecte spécialisé. Trois ans auparavant, des chercheurs du Centre national français de la recherche scientifique (CNRS) avaient prévenu sur le risque d’embrasement de la toiture de Notre-Dame de Paris, mais leurs recommandations n’ont pas été suivies d’effet, comme d’ailleurs les signaux d’alertes des employés sur place…
Sans chercher à déterminer les causes du malheur, à Notre-Dame comme ailleurs, il semble qu’il y a eu, à tout le moins, un problème sérieux de prévention. Mais c’est peut-être dû aussi à un manque de réglementation en la matière… Il faut savoir qu’en Belgique, s’il existe un arrêté royal déterminant les dispositions à respecter en termes de protection contre l’incendie dans les bâtiments à construire, la réglementation en matière de prévention dans les immeubles existants est toujours très pauvre, pour ne pas dire… inexistante ! En l’absence de cadre légal, les pompiers tendent à adapter leurs avis à ce qui est prévu pour les immeubles neufs, mais ils aspirent à des règles claires. Et ce, qu’il s’agisse de l’isolation des bâtiments pendant les rénovations, des phases de chantier les concernant, ou de la définition des responsabilités entre bureaux d’études, architectes et entrepreneurs. Un texte serait dans les tuyaux depuis longtemps, mais son élaboration ressemble, apparemment, à la quadrature du cercle. Un nouveau dossier brûlant (sans mauvais jeu de mot) pour le prochain gouvernement…
Incendie de la Bourse de Copenhague © DR/Shutterstock.com
Mais, au fond, en quoi les risques sont-ils plus importants en cas de rénovation ? « Le problème c’est que dans ce genre de travail il faut souvent démonter les structures et les dispositifs de protection existants » explique un expert. « Si les matériaux d’isolation utilisés ne sont pas protégés, un incendie peut rapidement se déclarer en présence de matériaux inflammables et dans des conditions de sécurité d’un plus faible niveau. » Et encore : « Lors de travaux de rénovation, il est naturellement question de bâtiments anciens dont la structure en bois est souvent très sèche, avec des copeaux qui se sont accumulés à sa base durant des dizaines, voire des centaines d’années. Dès que l’on s’active avec une flamme dans les environs, le risque d’incendie est grand, et une fois le feu amorcé, il peut s’étendre rapidement » appuie Dirk Van Kerckhove, directeur d’Embuild Connect, qui représente les métiers actifs dans le secteur de la finition et de la toiture.
Petits et grands bâtiments, tous ont besoin un jour d’être rénovés. N’hésitons donc pas. Et poursuivons la tendance actuelle. Mais en mettant en place des règles plus strictes et applicables. Cela évitera des drames comme on en a vécu avec la cathédrale Notre-Dame de Paris, qui a été un choc au plan mondial !
© DR/Shutterstock.com
Pour finir, rappelez-vous : dès le lendemain de l’incendie de Notre-Dame de Paris, Emmanuel Macron intervenait en direct à la télé pour annoncer la reconstruction au pas de charge. Et d’annoncer 2024 pour la réouverture du lieu-saint. Eh bien, à la rédaction, nous pensons qu’il va tenir son pari fabuleux. Mais sera-t-il toujours Président, à ce moment-là, pour en recueillir les lauriers ? Hum, hum…
Newsletter Lobby du 1er juillet 2024, rédigée par Charles-Albert de Romrée et François Didisheim, fondateur de Lobby. Retrouvez Lobby, la revue des cercles du Pouvoir, ici
Photo de couverture : © DR/Shutterstock.com
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