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Alcool et conséquences, concilier plaisir et prévention

AlcoolLifestyleSciences & santéSylvie Dejardin

Sylvie Dejardin

02 April 2023

Lubrifiant social par excellence, l’alcool fait pourtant des ravages chez les jeunes, avec de lourdes conséquences sur leur santé et leur avenir. Deuxième cause de mortalité évitable après le tabac, force est de constater les échecs successifs des campagnes de prévention des autorités sur le sujet. Le Dr Thomas Orban et le journaliste Vincent Liévin ont soulevé la question dans un livre, l’alcool sans tabous, spécial 12-35 ans, pour éveiller le grand public à cette brûlante problématique.

L’Éventail – Pourquoi un livre sur l’alcool et la jeunesse ? A-t-on remarqué une augmentation de la consommation d’alcool en général et chez les jeunes en particulier ? 

Dr Thomas Orban – La consommation d’alcool a progressivement diminué depuis des dizaines d’années, notamment chez les jeunes. Ce qui a changé, c’est le mode d’apprentissage et de consommation depuis près de cinquante ans. Jadis, l’initiation se pratiquait en famille, ponctuellement, dans une aide collective, avec une limitation des débordements éventuels liés à un manque de connaissances de ses effets collatéraux. La communauté entourait le jeune au cours des festivités, et l’initiation à la consommation d’alcool se faisait, dès lors, au sein de celle-ci. Aujourd’hui, sociologiquement, cela a bien changé. Les jeunes commencent à boire entre eux, avec des amis plus ou moins proches, à un âge où ils sont sensibles à la pression du groupe afin d’en faire partie. Les liens sociaux sont extrêmement importants à cette période de leur vie. Loin des yeux de tout le monde et avec la permissivité des autorités, ils peuvent acheter des alcools, la plupart du temps fortement concentrés, dans les night shops et vont l’expérimenter entre eux, sans aucune surveillance adulte. On constate un dépassement de l’ivresse avec une ritualisation de la consommation. Les clubs de sport ne font pas exception. Un goal marqué ou raté, un tournoi remporté, c’est autant de bières. Il n’est pas rare de voir des jeunes de quatorze ou quinze ans complètement saouls après un match.

Outre le conformisme, le jeune recherche l’effet psychotropique de l’alcool, pour obtenir un état différé de conscience, anesthésier ses pensées et sortir de son quotidien, de ses douleurs et de ses pensées négatives. Le binge drinking, c’est-à-dire une consommation de cinq à sept verres en moins de deux heures, permet d’atteindre très rapidement l’ivresse, avec des conséquences graves, voire dramatiques. L’alcool est une drogue légale qui détruit progressivement le cerveau et les organes comme le foie, l’estomac, le tube digestif. À cela se greffe une évolution industrielle inquiétante. Les alcooliers sont de très grands groupes financiers, avec une force de frappe publicitaire énorme, qui ont réussi à normaliser la consommation d’alcool, tant dans le monde du sport que dans les milieux scolaires et universitaires.  Ils ciblent sans état d’âme les endroits, les tranches d’âge, le genre également. On voit ainsi fleurir des publicités aux abords des écoles, dans les stades, à la télévision. Leur marketing est très bien ciblé. Des packagings sont alloués à certains âges, à certains sexes, à certains moments de l’an- née. La notion de plaisir qui ne peut s’obtenir sans alcool est omniprésente. Le message est clair et enkysté dans l’imaginaire public : une fête sans alcool n’est pas une fête. Parler des causes et conséquences d’une consommation  régulière et importante permet d’éveiller les consciences sur cette problématique de  société et d’y apporter des réponses.

L’Éventail – Comment reconnaître une addiction à l’alcool ? Quels sont les facteurs qui la favorisent ?

Dr Thomas Orban – L’addiction n’est pas une question de quantité, c’est un type de comportement. L’alcoolo-dépendance se caractérise par la règle des cinq C:  une consommation compulsive, en continu, avec une perte de contrôle, malgré les conséquences. Enfin, le craving qui est l’envie irrésistible de boire. Le poids de la génétique pèse à 50 % dans l’addiction à l’alcool. Être fille ou fils d’un parent alcoolodépendant augmente très fortement les probabilités de souffrir de la même addiction : le risque est multiplié par quatre, voire sept. À cela s’ajoutent les risques inhérents à l’âge de consommation. Si la prise d’alcool commence avant quinze ans, vous multipliez encore par trois votre risque. Pour sortir du tunnel de la dépendance et reprendre le contrôle, il faut réagir le plus précocement possible et être accompagné par un médecin formé en addictologie pour apprendre à gérer sa consommation.

L’Éventail – Quelles actions concrètes proposeriez- vous pour réduire la consommation, surtout chez les jeunes ?

Dr Thomas Orban – Supprimer purement et simplement la publicité à propos de l’alcool. Ensuite, augmenter le prix de l’alcool par le biais de taxes. Le prix de l’unité alcool (ou verre standard, soit 10 grammes d’éthanol) doit être augmenté. Ce gain substantiel devrait obligatoirement être consacré à des programmes dédiés à l’éducation à la santé. La responsabilité des alcooliers est évidemment engagée, mais ce n’est pas aux braconniers à endosser le rôle de garde-chasse. C’est l’industrialisation de l’alcool – avec ses dérives – qui doit disparaître, pas l’artisanat.

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