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Cancer et mode de vie : un lien avéré

CancerLifestyleSantéSciences & santé

Sylvie Dejardin

02 November 2022

Le cancer tue chaque année plus de 9 millions de personnes de par le monde. La prévention joue un rôle essentiel. Une bonne hygiène de vie diminue de moitié les risques de le développer. Jean-Marie Nogaret, oncologue et chirurgien spécialisé dans le cancer du sein et les cancers gynécologiques à l’institut Jules Bordet, milite pour sensibiliser la population d’un mode de vie sain.

L’Éventail – Quelle est aujourd’hui l’incidence du cancer ? Remarque-t-on une augmentation du nombre de malades ces dernières années ? Si oui, quelles en sont les causes d’après vous ?

Jean-Marie Nogaret – On remarque très malheureusement une nette augmentation des cas de cancers dans le monde. En 2018, 18 millions de nouveaux cas ont été diagnostiqués. Les prévisions sont plutôt pessimistes, car en 2030 nous atteindrons 22 millions de nouveaux cas. Ceci s’explique essentiellement par deux facteurs : l’augmentation globale et le vieillissement de la population mondiale, ainsi que les changements dans nos modes de vie. Un homme sur trois sera un jour atteint par le cancer pour une femme sur quatre. Le cancer est la première cause de décès anticipé dans les pays occidentaux et la deuxième dans le monde.

Les causes sont multiples. La génétique, mais aussi de nombreux facteurs qui sont, dans la majorité des cas, dépendants de notre mode de vie comme l’alimentation, la consommation d’alcool, la sédentarité, le stress, le tabac… Ce dernier est le plus grand criminel de tous les temps, qui fait chaque année trois millions de victimes. Il a tué au XXe siècle près de 100 millions de personnes. C’est donc plus que toutes les guerres réunies. Il fait des dégâts au niveau des poumons, bien évidemment, mais est aussi cause d’autres cancers.

Dix pourcent des cancers sont liés à l’environnement (molécules toxiques dans l’air et dans l’eau, comme les pesticides, les métaux lourds, les produits chimiques…), 90 % aux comportements nocifs (cigarette, alimentation… ). Tout n’est donc pas lié à notre mode de vie. Le surpoids va peser lourd sur la balance. Avoir un IMC (Indice de masse corporelle) au-delà de 25 augmente significativement les risques. Un tour de taille trop épais va aussi être préjudiciable. L’idéal est de ne pas dépasser 80 centimètres chez la femme et 94 centimètres chez l’homme.

L’alcool porte une grande part de responsabilité dans de nombreux cancers (foie, bouche, œsophage…). Une grande modération s’impose, un verre, voire deux, par jour et de préférence pendant les repas. Notons aussi les facteurs psychologiques, comme le stress et la dépression qui vont impacter l’immunité. On assiste à une diminution de la réparation des chromosomes et à l’augmentation du vieillissement des cellules qui vont aboutir à une accumulation d’erreurs et de lésions au niveau de l’ADN. Ceci est le terreau du développement d’agents cancérigènes.

– Que pouvons-nous mettre en place pour être acteur de notre santé et réduire les risques de développer un cancer ?

– La prestigieuse revue médicale The Lancet a publié récemment un article à ce sujet. En adoptant un style de vie plus sain, nous pouvons diminuer de 50 % les risques de développer un cancer. Nous avons donc un levier, à portée de tous, pour augmenter nos chances de vivre en pleine santé. Il est donc important de sensibiliser aux dangers mais aussi aux bénéfices des changements vertueux. Agir sur les causes en amont revêt une importance capitale. Les traitements offrent de plus en plus de guérison, mais la maladie reste potentiellement mortelle.

Si vous êtes fumeur, arrêtez de vous empoisonner plusieurs fois par jour. Une cigarette, c’est plus de 7000 substances chimiques déversées dans votre corps à chaque inspiration. Ensuite, veillez à consommer des aliments sains, dans l’équilibre et aussi souvent que possible. Evitez les plats préparés, les graisses trans, limitez l’apport de graisses saturées (beurre, fromage, viandes grasses), l’excès de sucre et d’alcool. Les charcuteries, riches en nitrites sont à consommer avec très grande parcimonie. Favorisez des produits biologiques de proximité. Qualité et quantité vont de pair.

Bouger, deux à trois fois par semaine, tous les jours si vous en avez l’occasion, avec une activité qui vous procure du plaisir et présente un certain effort. Marchez d’un bon rythme, allez nager, faites du vélo… Transpirez un peu pour que ce soit vraiment efficace. En plus d’avoir des effets bénéfiques sur la silhouette, vous vous sentirez en meilleure forme psychologique, et améliorerez tant votre moral que votre immunité.

– En suivant vos conseils, nous augmentons significativement nos chances d’éviter le cancer. Cependant, y a-t-il des symptômes qui doivent nous alerter ?

À la prévention s’ajoute le dépistage. Celle-ci permet de détecter la maladie à un stade où il n’y a pas encore de symptômes : mammographies, frottis du col de l’utérus, touchers rectaux pour la prostate, coloscopies, etc. Hélas, le dépistage ne fonctionne pas sur tous les cancers. Mais en combinant les deux, vous associez les deux meilleures manières d’aborder la vie avec plus de sérénité. Une amélioration du mode de vie réduit non seulement le risque de développer un cancer, mais réduit aussi les risque de développer d’autres maladies.

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