Éric Jansen
30 July 2023
© Archives Pierre Paulin
Designer emblématique des années 1960-1970, il était forcément passé de mode vingt ans plus tard, quand la tendance se tourna vers le design d’artistes et le bronze martelé… Mais pour souffler sur les braises, il pouvait compter sur sa veuve Maïa, son fils Benjamin et sa compagne Alice.
© Alexandre Popelier
Un an avant son décès, le trio a fondé la société Paulin Paulin Paulin… Si le nom ne manque pas d’humour, la démarche est tout ce qu’il y a de plus sérieux : remettre dans la lumière le travail du créateur, inventorier ses pièces, les promouvoir auprès des musées et des collectionneurs, faire le ménage dans le catalogue de certains éditeurs qui ont galvaudé l’image. “Il fallait recréer du désir”, explique Alice.
Ensemble modulaire Dune. © Antoine Bootz
Un travail de longue haleine qu’ils ont mené méticuleusement et qui, aujourd’hui, porte ses fruits. Après la publication d’une monographie, une exposition avec Louis Vuitton au moment de la foire Art Basel Miami en 2014 et une rétrospective au Centre Pompidou deux ans plus tard, ils ont commencé à éditer en séries limitées quelques pièces restées à l’état de prototypes, comme la Déclive, le Tapis-Siège, l’ensemble modulaire Dune. Ils les exposent d’ailleurs cet été à Château La Coste, près d’Aix-en-Provence. Parallèlement, Benjamin et Alice ont édité d’autres créations iconiques…
Le 'Bureau Mitterrand' et son fauteuil, édités en collaboration avec le Mobilier National. © Adrien Dirand
En 1972, Georges Pompidou avait demandé à Pierre Paulin d’aménager une aile de l’Élysée. Les chauffeuses du fumoir, la table et les chaises de la salle à manger sont à présent disponibles sur le site. On sait moins que le designer est revenu à l’Élysée en 1983 pour le bureau de François Mitterrand. Bureau emblématique laqué bleu avec un filet rose, réalisé pour le Mobilier national… Avec l’accord de cette institution, il est dorénavant édité à trente exemplaires par Paulin Paulin Paulin. “Nous avons également les fauteuils et le canapé qui vont avec”, précise Benjamin dans un sourire. Pierre Paulin ne pouvait souhaiter plus fervents ambassadeurs.
En couverture : © Adrien Dirand
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