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Florence Hernandez

13 February 2023

Le vignoble alsacien, l’un des plus septentrionaux de France, s’étend au pied des Vosges sur les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, sur 120 kilomètres de long et entre 4 et 20 kilomètres de large. Situé sur 119 communes qui s’étirent de Marlenheim – à la hauteur de Strasbourg – jusqu’à Thann au sud, avec une petite enclave au nord de la région autour de Cleebourg, son vignoble représente quelque 15 600 hectares. Beaucoup plus circonscrit, celui de la zone de production du seul cépage Sylvaner n’en représente que 742 pour une production totale de 43 583 hectolitres. À l’image des autres vins d’Alsace, on le produit souvent en mono-cépage, à l’exception des rares vins d’assemblage, nommés Edelzwicker, qui sont des vins légers que l’on utilise généralement pour rehausser les plats cuisinés.

Originaire d’Europe centrale et, plus précisé-ment, des bords du Danube ou de Transylvanie, comme son nom le laisse supposer, le sylvaner aurait été introduit en Allemagne en 1665 via une abbaye cistercienne dans le diocèse de Wurtzbourg. Mais plus tardivement sur notre sol : les premières traces écrites qui attestent de sa présence en France ne datent que de… 1816. Si l’Alsace se place en seconde position de sa production mondiale, c’est à nos voisins allemands que revient la première marche du podium. Viennent ensuite la Suisse, l’Autriche et l’Italie, tandis qu’aux États-Unis c’est sous le nom de “Sonoma Riesling” que ses amateurs peuvent le déguster !

Deuxième cépage blanc le plus cultivé en Allemagne après le riesling, le sylvaner ne représente en France que 9 % des surfaces exploitées. Grâce à une étude ADN qui a permis de retrouver ses origines, il est né d’un croise-ment entre le traminer, cépage blanc allemand que l’on connaît sous le nom de “savagnin rosé”, et un cépage blanc autrichien dont on vous épargne le nom, non seulement parce qu’il a disparu aujourd’hui, mais aussi parce qu’il est imprononçable ! Moins noble que le riesling, le sylvaner trouve ses plus belles  expressions sur des terroirs légers, sablonneux et caillouteux. Versé dans un verre, le sylvaner présente à l’œil une belle robe claire et limpide soulignée de subtils reflets verdâtres. Au nez, son bouquet est discrètement floral ou fruité, avec des notes d’agrumes, de fleurs blanches et d’herbes coupées. En bouche, sa vivacité se révèle rapidement agréable et désaltérante, ce qui en fait un blanc qui trouve sa place en toute simplicité de l’apéritif à la fin d’un repas. Vin passe-partout, fluide et léger, il est idéal pour accompagner des mets iodés tels que les coquillages, les huîtres et les pois-sons. Quant à ses saveurs fraîches, elles se marient parfaitement avec un plateau de charcuteries ou de fromages !

Contents des contenants ?
Une des spécificités des vins d’Alsace réside dans leurs… contenants ! Toujours de couleur verte, la bouteille est, côté hauteur, la plus élancée au rayon des vins ! Appelée “flûte du Rhin”, le flacon voit sa taille et sa forme protégées par un décret de 1955. Côté verre, les vins d’Alsace sont généralement servis dans de beaux verres en cristal ou en verre, dont le pied est traditionnellement de couleur verte, torsadé ou non. Ces verres sont apparus au XIXe siècle, à une époque où les viticulteurs privilégiaient la quantité par rapport à la qualité. Ces derniers pouvaient ainsi prétendre que les reflets verdâtres du vin, loin d’être un défaut, étaient, par la couleur du pied du verre, un simple effet d’optique ! Comme on dit en alsacien : “Gesundheit !” (“santé”) !

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