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Rédaction

16 May 2018

© Patrivia

Patrivia est une de ces start-up qui se mettent au service du patrimoine en proposant aux propriétaires de châteaux et autres biens d'intérêts un système de billetterie en ligne. Créée en 2016 par un belge, Maunoir de Massol, et un français, Christian Clarke de Dromantin, cette jeune entreprise a tout de suite su tirer parti d'une opportunité immense et sous-évaluée.

 
 © Patrivia

Un marché immense

Le marché auquel s'est attaqué Patrivia est colossal (rien qu'en France, le marché du tourisme est évalué à 42 milliards d'euros) et très éclaté entre les propriétés privées et les biens appartenant à l'Etat. Christian Clarke raconte : « Nous sommes partis du constat que 99% des châteaux qui se visitent, qu'ils soient publics ou privés, ne disposent pas d'un système de réservation en ligne, alors que 30% des achats se réalisent par internet dans le tourisme aujourd'hui ». Pour citer un exemple le Château de Cheverny, qui comptabilise 350 000 entrées par an, n'est pas équipé d'un système de billetterie en ligne.

 
Le château d'Attre © Patrivia

Sur les 44 000 monuments classés en France, la moitié appartient à des particuliers qui bien souvent n'en ont pas une gestion digitalisée. Par ailleurs, sur les 1200 musées labellisés par l'Etat, 45 % n'ont pas de site internet. D'où cette constatation qu'un gigantesque chantier de digitalisation du patrimoine et de modernisation des visites culturelles existait.

« Notre objectif est double : rendre service à la fois aux propriétaires et gestionnaires de lieux mais aussi aux visiteurs qui souhaitent découvrir de nouveaux endroits, bien souvent méconnus ».

Comment ça marche ?

Concrètement, Patrivia permets au propriétaires de mettre en place un système de billetterie en ligne pour les biens qu'ils souhaitent faire visiter, facilitant ainsi leur gestion et augmentant considérablement leur visibilité sur internet. Les propriétaires s'inscrivent, créent leur page facilement et bénéficient d'une liberté totale. La jeune start-up se rémunère en percevant une commission sur chaque achat de billet.

Patrivia permet aux visiteurs de découvrir des merveilles insoupçonnées où qu'ils soient en France ou en Belgique grâce au moteur de recherche géographique proposé sur son site. « Les gens se lassent de ce que nous appelons les 'autoroutes du patrimoine' comme le Château de Versailles qui sont prises d'assaut par les touristes toute l'année », nous dit Christian Clarke. Ils peuvent également trouver sur le site internet toute une série d'informations historiques et pratiques sur les lieux qu'ils envisagent de visiter.

 
 Le château de Corroye © Patrivia

À l'heure actuelle, la jeune entreprise comptabilise environ 170 châteaux et lieux d'exceptions sur son site internet, répartis entre la France et la Belgique et allant du château particulier aux sites exceptionnels tels que le Château d'Amboise, Chenonceau, la Citadelle de Dinant ou encore le Château de Vêves et les grottes de Han.

Un développement rapide

À l'origine, nos entrepreneurs commencent l'aventure à deux en souscrivant un prêt auprès d'un family office. Face au succès rencontré dès sa première année de fonctionnement, Patrivia lance une levée de fonds il y a quelques mois permettant d'accélérer son développement et de recruter de nouveaux collaborateurs en charge notamment du développement numérique, de la communication ou encore du référencement. Ils sont aujourd'hui huit, avec de belles perspectives de développement devant eux.
« D'après le Ministère de la Culture, Patrivia est aujourd'hui la première billetterie en ligne au service du Patrimoine », nous confie son directeur.

Une vision globale...

Patrivia c'est un dynamisme et la mise en place de partenariats divers, notamment avec les Vieilles Maison Françaises, Wonder Box, ou encore les Journées du Patrimoine dans le but de promouvoir le mieux possible les patrimoines français et belges.

 
Le château de Waleffe © Patrivia


Patrivia c'est aussi une entreprise sociale et solidaire. Ses jeunes dirigeants aiment l'idée de pouvoir proposer de la culture à un public y ayant peu ou difficilement accès, notamment les enfants, en organisant des visites gratuites lors d'ouvertures bénévoles organisées avec les propriétaires.

 
Le château de Vêve © Château de Vêve


Patrivia c'est enfin une réflexion, au travers de la co-création par la jeune entreprise d'un groupe informel, Patrimoine 2.0, analysant l'impact de l'arrivée massive des nouvelles technologies sur la culture et le patrimoine et réunissant régulièrement une trentaine de start-up pour des soirées thématiques (dont les jeunes entreprises Ask Mona et Dartagnans, auxquelles seront consacrés les prochains articles de notre dossier). Ils échangent aussi avec le monde politique ou médiatique, par exemple avec Stéphane Bern récemment chargé par le Président français d'identifier le patrimoine en péril (il nous en dira plus dans une prochaine interview).

 
Les fondateurs de Patrivia, Christian Clarke de Dromantin et Maunoir de Massol, entourent Stéphane Bern, lors du dernier salon VivaTech © Patrivia

... et à long terme

Patrivia relaye les lieux visitables qu'ils soient payants ou gratuits. Un château qui se visite gratuitement ne génèrera pas de profits pour la jeune start-up mais elle aime l'idée de pouvoir participer à la meilleure visibilité d'un lieu d'intérêt.
La vision de ses dirigeants est de parvenir à réunir les intérêts de la culture et du tourisme et de mettre le digital au service du patrimoine en participant à la transition numérique du secteur. Pour Christian Clarke de Dromantin et son associé, le patrimoine était une passion, sa sauvegarde et sa promotion sont devenus non seulement un métier mais aussi un véritable engagement.

 
 
 
www.patrivia.net

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