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Florence Thibaut

17 January 2023

Mongolie

© Suniko Photography

L’histoire d’Hypechase, c’est avant tout celle d’un couple. Celui formé par Adrien de Ville, un jeune Belge installé à Oulan-Bator depuis l’été 2017, avec Lida Borkhuu, une styliste née en Mongolie. Expert IT en data visualisation, il fait le pari fou de déménager dans la capitale mongole après un premier voyage-coup de foudre. “Je travaillais comme consultant et analyste chez dFakto, à Bruxelles, lorsque je me suis lié d’amitié à un groupe de Mongols en stage d’interprétariat. Je suis parti en vacances chez eux et me suis intéressé à leur pays. Je me suis rendu compte que je pouvais facilement trouver un job sur place.” Quelques mois plus tard, c’est chose faite. Adrien boucle ses valises et accepte un poste de project manager chez Revolution Development Asia LLC. Il apprend la langue, s’intègre à la culture locale et rencontre Lida, sa future épouse. “Elle évoluait déjà dans la mode et avait sa propre marque de vêtements et d’accessoires, Kidult 93, qui avait alors besoin d’un coup de pouce business. Je me suis plongé à fond dans le secteur et je l’ai aidée à nouer des contacts en Europe.”

Des gestes ancestraux

Pour le fun, le duo belgo-mongol commence à créer des vêtements ensemble, en parallèle à leurs métiers respectifs. C’est le début d’Ida Studio, leur première marque de prêt à porter en duo. “On achetait des rouleaux de tissus au marché, se rappelle Adrien de Ville. Je me suis rendu compte qu’ils provenaient en grande majorité de Chine ou de Corée du Sud, malgré un vrai savoir-faire local et des matériaux d’une qualité exceptionnelle.” En septembre 2019, en plein Covid-19, le couple profite d’un confinement assez strict pour réfléchir à une manière de valoriser l’expertise locale.

© DR

La Mongolie est un fantastique pays de knitwear et une terre de cachemire avec des techniques ancestrales. On y trouve des laines rares de chèvres, de yak ou de chameau d’une qualité incomparable. Le respect des matières et de leur cycle de vie chez les artisans locaux est immense.” Marque de mode engagée, la griffe a produit ses premières pièces en maille l’an passé. “C’est un nouveau monde qui s’est ouvert à nous.”

Nous nous sommes formés pour maîtriser toute la chaîne de production, jusqu’à pouvoir créer nos propres patrons, customiser les machines existant sur le marché, aménager une usine de 300m2 et engager des tisseuses, explique l’entrepreneur. Le cachemire est une matière noble avec une histoire passionnante et très ancienne. Les éleveurs se situent plutôt en dehors de la ville. Leur rendre visite nous a permis de magnifiques contacts avec le monde animal.

Respect absolu du fil

© DR

Certaines pièces sont encore entièrement filées à la main sur trois rouets dénichés dans un petit village flamand.Travailler le fil à la main est une activité spirituelle, presque méditative. Souvent très calmes, les tisseuses ont une vraie passion pour le fil et un grand respect des matières premières. Non traitées, celles-ci ont une qualité irréprochable. Nos collaboratrices peuvent produire à la main environ 100 grammes par jour. Un pull de 700 grammes demande une semaine de travail, avec un ou deux jours de tricotage. C’est de l’artisanat de grand luxe. Comme dans la poterie japonaise, chaque modèle est absolument unique et tire profit de l’énergie de la nature.

© DR

La jeune marque mongole, qui emploie aujourd’hui sept personnes, offre également un service de tricot pour d’autres acteurs de la mode. Parmi ceux-ci, Natan, un de nos fleurons nationaux, clin d’œil aux origines d’Adrien. “C’est une très belle histoire. Le design des modèles de la collection Love, un bonnet et un pull, a été fait en symbiose entre leurs équipes et les nôtres. Le fil a été expressément créé de manière irrégulière pour montrer le travail de la main de l’homme. Nous avons mis 4 mois à répondre à cette commande, la plus importante de l’année passée.

© Hypechase X Nathan

© Hypechase X Nathan

Dans les mois à venir, Hypechase va produire une collection de pièces inspirées du génome humain, tout en continuant à proposer ses services de tricot à des marques étrangères. “Je voyage beaucoup pour prospecter et montrer la qualité et la durabilité du travail mongol. Nous œuvrons notamment avec des marques danoises, qui s’intéressent particulièrement à la laine de yak. Ce métier me donne la chance de rencontrer des créateurs formidables, comme l’anversois Jan-Jan Van Essche ou l’Ukrainien Petar Petrov. C’est très stimulant et cela donne beaucoup de nouvelles idées.

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