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Rédaction

19 January 2016

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Baudouin de Troostembergh est ce que l'on appelle un serial entrepreneur. A quelques 35 ans, il a déjà lancé une petite dizaine de start-up, dont certaines sont devenues de véritables sociétés. Alors, puisque la création de start-up semble être sa spécialité, il a finalement décidé de lancer une start-up qui créerait … des start-up.

Quoi de plus logique pour ce véritable passionné d'entrepreneuriat? Cependant, l'idée, aussi excellente soit-elle, ne vient pas de lui. Le concept des start-up studios fait déjà partie du paysage entrepreneurial en Californie, à New-York ou à Berlin. Les résultats des poids lourds du secteur comme Idealab, Betaworks ou Rocket Internet prouvent que le modèle fonctionne.

Mais comment ça marche, un startup studio ?

"Dans le cas de Startup Factory (le startup studio de Baudouin de Troostembergh, ndlr), il y a deux scénarios" commence le CEO. "Dans le premier cas de figure, un entrepreneur vient nous trouver avec une idée, mais sans vraiment savoir par où commencer, ni comment s'y prendre pour la concrétiser. Dans le second, nous travaillons avec des grands groupes. Les départements innovations de ceux-ci génèrent beaucoup, beaucoup d'idées. Une partie non négligeable de ces idées ne voient jamais le jour. Pas parce qu'elles sont mauvaises, au contraire, mais simplement parce qu'elles se trouvent trop loin du cœur de métier du groupe qui les a fait naître. Startup Factory propose de sortir ces idées qui dorment dans les frigos de ces départements, de recruter (soit en interne, soit en externe) un porteur de projet, un entrepreneur-manager, et de faire aboutir ces idées".

Du coup, il n'y a plus qu'à avoir une bonne idée et de se lancer? Presque. "Une idée, même géniale, si elle n'est pas connectée à un secteur porteur, ne vaut pas grand chose. Mais nous travaillons avec nos entrepreneurs pour les mettre en phase avec leur marché" explique Baudouin de Troostembergh. Les entrepreneurs évaluent alors le projet avec Startup Factory, le font pivoter si nécessaire et enfin, lance le projet, avec ou sans l'aide d'investisseursBaudouin de Troostembergh sait d'expérience qu'un entrepreneur met en moyenne deux ans pour parvenir à toucher ou rencontrer les acteurs clés, les personnages décisifs au décollage d'une start-up. Startup Factory entend réduire un maximum ce laps de temps en mettant au service de ses porteurs de projet un réseau de relations très étendu (Baudouin de Troostembergh est le fondateur de Co.Station, qui abrite notamment MyMicroInvest).

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© Rawpixel.com

Ultime confort offert par Startup Factory à ses entrepreneurs: un salaire. Après le sixième mois, les porteurs de projets touchent 2 000 €. Peu d'entrepreneurs peuvent normalement se rémunérer à cette hauteur en six mois seulement! Bien sûr, ce confort à aussi un prix: les entrepreneurs de Startup Factory ne sont pas les seuls propriétaires de leur projet. En fait, leur participation s'élève à 30% au début, et peut monter à 40% après deux ans. Le reste est entre les mains des investisseurs et de Startup Factory. En revanche, l'incubateur n'a pas vocation à rester dans le capital de ses start-up: "Nous sommes un accélérateur, nous n'avons pas vocation à collectionner les start-up dans un portefeuille financier. Nous avons tout intérêt à nous retirer quand le projet est mûr pour passer à la phase suivante de son développement" tient à préciser Baudouin de Troostembergh. Les scénarios d'exit sont d'ailleurs nombreux.

Qui est à la barre?

"La question de la gouvernance est une question sensible. J'y ai beaucoup réfléchi, notamment avec Baudouin de Troostembergh" confie Edouard d'Ursel, entrepreneur-manager de Tweefy (qui propose une validation en amont des certifications obligatoires pour les consultants), la première start-up crée par Startup Factory. "Ce projet, c'est le mien. Même s'il a déjà beaucoup pivoté, cela reste mon idée. Pas question de m'en voir déposséder. Avec 40%, je continue à posséder la plus grosse part de la start-up. Ensuite (même si techniquement il pourrait) Baudouin n'intervient pas dans ma façon de mener le projet. Je reste à la barre". 

Une véritable autonomie, un salaire, une véritable expertise, du coaching et un carnet d'adresses plein à craquer, Startup Factory donne à ses start-up et à ses entrepreneurs l'environnement idéal pour décoller. De quoi booster l'entrepreneuriat en Belgique? "Très certainement. Je me serai lancé même sans Startup Factory, mais garder mon autonomie en limitant et partageant les risques financier a rendu les choses beaucoup plus facile" témoigne le jeune CEO de Tweefy.

Les objectifs de Startup Factory sont simples : 6 projets en cours d'ici la fin de l'année, et 10 start-up par an après.

"C'est peut-être mon optimisme naturel qui parle, mais je suis très enthousiaste pour l'entrepreneuriat. Je pense fermement que les grosses entreprises tentaculaires avec des hiérarchies pyramidales ont vécu. La technologie, notamment informatique, a prouvé que des petites structures peuvent se montrer très compétitive. Même en Belgique. Alors, soyons franc, ce n'est pas en Belgique que naitront les prochains Facebook ou Uber. Personne chez nous n'est prêt à mettre deux millions sur la table comme ça, pour une idée. Mais ce n'est pas grave, la réalité belge est différente: il faut se comporter différemment, c'est tout. En s'adaptant, on peut encore réaliser de belles choses. Et c'est parce que j'y crois tant que j'ai décidé de lancer Startup Factory". Amen.

Constantin Brancusi, La Muse endormie

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