À travers une cinquantaine d’œuvres du peintre, mais aussi de son père, Jacopo, de son frère, Gentile, et de son beau-frère, Andrea Mantegna, ou encore de Hans Memling, l’exposition s’attache à montrer l’évolution et la maturation du style du maître des Madones, qui n’aura de cesse de se renouveler. Dans l’atelier du père “rompu aux nouveautés renaissantes venues de Florence”, tout d’abord : il y côtoie Mantegna, dont les formes sculpturales et le point de vue “perspectiviste” l’imprègnent durablement.

Mêlant au goût flamand du détail la rigueur italienne des constructions spatiales, Antonello de Messine exerce, dès son arrivée à Venise en 1475, une grande influence sur Giovanni, qui adopte alors la technique de la peinture à l’huile. L’art byzantin, dont on devine l’enseignement dans chacune de ses Vierge à l’Enfant, sera une influence durable, tandis que Cima da Conegliano lui inspirera des paysages topographiques. Bellini ne sera pas insensible non plus aux innovations de ses meilleurs élèves, Giorgione et Titien. Autant d’influences synthétisées dans un art de la couleur et de la lumière unifiées qui fera la gloire de l’école vénitienne.