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Rédaction

04 October 2017

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Eventail.be - Comment percevez-vous la relation amoureuse que Bibi entretient avec Gigi ?
Adèle Exarchopoulos - Elle est prête à tout pour aller jusqu'au bout avec Gigi. Elle ne veut pas le changer, elle veut lui laisser sa liberté. Elle aime ses défauts. On a cette chose en commun Bibi et moi: on est complètement dans le sacrifice, dans la dévotion sans être soumise. En même temps, se soumettre peut être une forme de domination. Comme dans la vie j'ai besoin des autres. Je suis un peu pessimiste avec l'amour éternel. Le cinéma me permet peut-être d'idéaliser cette soif d'absolu.

 
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- C'est votre premier film belge.
- Oui. Les tournages étaient différents de ce que j'ai connu en France. Je ne peux pas généraliser mais je l'ai affectionné énormément. Il y avait quelque chose à la fois de léger et de professionnel. Tout le monde était content d'être là. Qu'est-ce que cela fait du bien! On est payés pour faire un métier qu'on aime. La forte complicité entre Matthias et Michaël a beaucoup joué. Cette connivence hyper constructive, a suscité quelque chose de joyeux tout en étant profond. Leur relation forte tenait de la bande dessinée, de l'audace. C'est un de mes meilleurs tournages. Un coach m'a guidée pour quelques phrases que je devais jouer en flamand. J'aime cette exploration de ce qui est totalement différent de moi.

 
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- Après « La vie d'Adèle, chapitres 1 et 2 », on vous retrouve dans un rôle charnel, intense... Une sorte de continuité ?
- Je ne me trouve pas du tout charnelle. Refaire des scènes de nu et d'amour est bien plus compliqué après. J'ai peur de lasser les gens, y compris moi-même. Ce n'est pas quelque chose que j'aime regarder. En même temps, je ne mettrai jamais de veto même si c'est toujours difficile. Je ne vais pas me mettre dénudée en pleine lumière devant quelqu'un que j'aime. Je suis hyper pudique. Devant la caméra, ce n'est pas moi. Je mets mes complexes de côté. Je tourne. Il faut prendre le nu comme un déguisement, sans réfléchir sinon vous êtes mort. Chaque réalisateur a une manière de déshabiller et de mettre à l'aise.

- Vous avez tourné aux Etats-Unis, notamment « The last face » sous la direction de Sean Penn. Hollywood vous tente ?
- C'est peut-être un rêve mais je ne m'en sens pas capable de le vivre pour l'instant. J'ai besoin de beaucoup d'apprentissage, de travail au niveau de l'anglais par exemple. « La vie d'Adèle, chapitre 1 et 2 » (2013) m'a mise en avant très vite, peut-être trop. Je ne vais jamais dire non à un projet qui me passionne, qu'il soit flamand ou américain. Je suis tellement rentrée par hasard dans ce métier. Je n'aurais jamais imaginé travailler avec Sean Penn ou Matthias. Au final, je me dis que c'est mieux de ne rien imaginer du tout, de ne pas se mettre des objectifs.

 
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- Vous êtes plutôt dans l'attente de propositions de rôles ?
- Jamais je n'irais voir un réalisateur. Dans ce métier, on connaît des moments d'attente et d'angoisse. En plus quand on est maman, ce n'est plus la même chose parce qu'il vous faut que vous réussir aussi pour quelqu'un d'autre. Cela met une distance. Vous n'êtes plus dans la satisfaction égocentrique lorsque vous êtes en train de langer un enfant et que vous essayez de le rendre heureux. L'essentiel se déplace.


« Le fidèle » de Michaël R. Roskam
Avec Matthias Schoenaerts, Adèle Exarchopoulos, Jean-Benoît Ugeux, Sam Louwyck
Sortie le 4 octobre
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