Bertrand Leleu
17 June 2024
© Millon
Attribué à Martin-Guillaume Biennais (1764-1843) et Reynard Schey (1760-1816)
Coffre à bijoux de l’impératrice Joséphine, acajou, acier et porcelaine de Wedgwood
Vente du 26 avril, Millon, Paris
Réalisé entre 1800 et 1804, ce coffret à bijoux est un véritable trésor d’ébénisterie. Il fut commandé par celle qui n’est pas encore impératrice, mais déjà plus Marie Josèphe Rose de Beauharnais. Née Tascher de La Pagerie, Madame fit apposer ses nouvelles initiales sur la serrure de son coffret : JB, Joséphine Bonaparte. Ce meuble accompagnait la célèbre épouse de Napoléon dans tous ses déplacements et servait de complément au coffre à bijoux-écritoire qui, lui, ne quittait pas la Malmaison. Possédant une importante collection de bijoux, Madame Bonaparte accordait ses parures non pas à ses toilettes, mais à la décoration des palais dans lesquels elle se rendait. Un sens aigu du raffinement !
© Artcurial
Félix Bracquemond (1833-1914) et la manufacture Creil & Montereau
Partie de service Rousseau à bords peignés, faïence émaillée polychrome
Vente du 30 avril, Artcurial, Paris
Crée en 1866, le service en faïence Rousseau de l’artiste touche-à-tout Félix Bracquemond est une véritable illustration du service dit “à la française”. En effet, comme le préconisait encore le Guide de la femme du monde de la marquise de Pompeillan en 1898, une table dressée “à la française” pour douze couverts se devait de présenter une suite de douze plats. Dans ce modèle mis en vente et provenant de la collection personnelle de l’artiste, les seize plats de présentation, accompagnés de quatre-vingt-trois assiettes, présageaient de belles tablées gourmandes. Réalisé par la manufacture Creil & Montereau, ce modèle, dont des exemplaires sont conservés dans les plus grands musées, reste une icône pour les amateurs d’arts de la table, malgré un décor animalier coloré proche du kitsch.
© Mirabaud Mercier
Venise, fin du XVe siècle
Aiguière sur piédouche, émail peint rehaussé d’or
Vente du 25 avril, Mirabaud Mercier, Paris
Avec son bec serpentiforme à crête, son décor de résille et d’écailles imbriquées, cette verseuse avait tout d’une chimère. Et, comme disait Victor Hugo, “nos chimères sont ce qui nous ressemble le mieux”. La très haute qualité de l’objet illustrait, effectivement, une provenance de grande qualité, la fameuse collection Spitzer. Ce nom est aujourd’hui inconnu du grand public, mais l’antiquaire Frédéric Spitzer (1815-1890) possédait pourtant au XIXe siècle ce qui passait pour l’une des plus vastes collections au monde. Que ce soit en haute époque, XVIIIe ou XIXe, en arts décoratifs comme en art pictural, l’homme avait l’œil et le goût de l’exceptionnel. Cela fit de lui le marchand préféré du baron Adolph Carl de Rothschild ou encore de sir Richard Wallace.
© Henry Aldridge & Son Ltd
(1 365 000 €) Waltham Watch Company
Montre à gousset en or ayant appartenu à John Jacob Astor IV, or 14 carats
Vente du 27 avril, Henry Aldridge & Son Ltd, Devizes (UK)
Aussi incroyable que cela puisse paraître, la Grande-Bretagne abrite une maison de vente spécialisée dans les seuls souvenirs du Titanic ! Qu’il s’agisse de memorabilia réels ou provenant du film de James Cameron, la maison de vente organise deux fois par an des enchères sur ce thème. Lorsqu’on s’attarde sur le résultat obtenu par cette montre à gousset – plus d’un million de livres sterling – on comprend que le sujet suscite toujours beaucoup d’intérêt ! À tel point que la fiche descriptive fait à peine écho à l’objet en lui-même, s’attardant sur son histoire. Ici, la montre en or avait appartenu à John Jacob Astor IV, le passager le plus fortuné sur le célèbre navire. L’homme d’affaires le plus riche du monde avait décidé de céder sa place sur un canot de sauvetage et son corps fut repêché quatre jours plus tard, paré de sa désormais célèbre montre à gousset.
© Dorotheum
Francisco José de Goya y Lucientes (1746-1828)
Esquisse du portrait de l’infante María Isabel, huile sur toile, 71,8 x 59,1 cm
Vente du 24 avril, Dorotheum, Vienne
La Famille de Charles IV est un tableau peint en 1800 par Francisco de Goya figurant le Monarque entouré de toute la famille royale espagnole. Conservé au musée du Prado à Madrid, ce célèbre portrait collectif est l’une des œuvres les plus complexes réalisée par Goya, tant le peintre a cherché à reproduire la personnalité de chacun de ses sujets. Très bien documentée, l’histoire de l’œuvre peut être reconstituée grâce aux lettres et aux factures conservées dans les Archives de l’État. L’achat par Goya de toiles pour des croquis préparatoires y est largement exposé et le portrait de l’infante Maria Isabel vendu à Vienne était l’une d’elles. Si le passage d’une œuvre de Goya à l’encan est toujours un événement, cette simple esquisse aura surpris plus d’un amateur avec cette très belle adjudication.
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