La collection, d’une valeur estimée à plus de 10 millions d’euros, regroupe un ensemble unique d’œuvres d’art assemblées au fil des décennies par le marchand et collectionneur Claude de Marteau. La collection qui, pour la première fois, est révélée au public dans son intégralité, couvre une période de 1500 ans, avec des trésors des cultures hindoue et bouddhiste, autrefois implantées en Inde, au Népal, au Tibet et en Chine. Cette vente est la première d’une série de quatre ventes aux enchères proposant 400 trésors de la collection de Claude de Marteau. Une autre aura lieu à Hong Kong le 3 octobre 2022 et deux autres, à Paris et à Hong Kong, en 2023.

D’autodidacte à spécialiste

C’est au cours d’un long voyage qui le conduira en Afghanistan, au sud de l’Inde jusqu’en Asie du Sud-Est, que Claude de Marteau, alors jeune homme, a été fasciné par l’art qui allait devenir la passion de sa vie. Entièrement autodidacte, il est devenu un marchand respecté et considéré comme un éminent spécialiste de l’art du Tibet, du Népal, de l’Inde et de l’Asie du Sud-Est. Certaines pièces sélectionnées par Claude de Marteau sont aujourd’hui conservées au Metropolitan Museum of Art de New York – notamment un Bouddha d’époque Gupta (IV^e-VI^e siècle) de l’école de Sârnâth qui marque l’apogée de la civilisation indienne, mais aussi au Cleveland Museum of Art et à l’Asian Art Museum de San Francisco.

Parmi les lots phare de la vente de Paris, on remarque un exceptionnel bouddha sculpté en schiste gris dans l’antique région du Gandhara au III^e siècle, estimé entre 500 000 et 700 000 euros. Région historique de l’actuel Nord du Pakistan, le Gandhara se trouvait au croisement des routes commerciales véhiculant la religion bouddhique entre l’Inde, l’Asie centrale et le Moyen-Orient (actuel nord-ouest du Pakistan moderne et sud de l’Afghanistan). Du I^er au VII^e siècle, le Gandhara développa un style artistique mélangeant les influences Gréco-romaines, et le bouddhisme indien.

Cette magnifique collection nous invite à aborder l’art de chaque période et de chaque pays avec un œil neuf et un esprit ouvert et à reconnaître ces rares sculptures comme de merveilleux joyaux artistiques de portée internationale.

En couverture : Bouddha du Gandhara IIIe-IVe siècle, 147,5 cm, estimée entre 500 000 – 700 000 € (détail). © DR