Bertrand Leleu
10 September 2025
© Maurice Auction
Christian Dior Couture par Yves Saint Laurent (1936-2008)
Robe Labia, automne/hiver 1959-1960, dentelle et taffetas noir
Vente du 10 juillet, Maurice Auction, Paris
La période d’Yves Saint Laurent chez Christian Dior ne s’étale que de 1955 à 1960, mais elle correspond à une phase historique de la haute couture. Repéré très jeune pour son talent hors du commun, Yves Saint Laurent entre chez Dior à seulement dix-neuf ans, en tant qu’assistant. En 1957, à la mort brutale de Christian Dior, la maison fait le pari audacieux de nommer Saint Laurent directeur artistique. Sa première collection, présentée en 1958 et baptisée Trapèze, est un triomphe : les silhouettes plus libres et légères, en rupture avec les lignes rigides du New Look, séduisent presse et clientes du monde entier. Le caractère novateur de ses collections suivantes, mal accueilli, conduit à son départ, mais cette courte période suffit à l’imposer comme un créateur de génie. Les modèles de ses années Dior, véritable tremplin vers la modernité, sont aujourd’hui extrêmement appréciés et recherchés des collectionneurs.
© Jean Elsen & ses fils
Syracuse, Dionysos Ier (406-367 av. J.-C.)
Décadrachme, vers 405-400 av. J.-C., signé au droit et au revers par le maître graveur Kimon
Vente du 14 juin, Elsen, Bruxelles
Cruel et despotique mais véritable intellectuel, Dionysos Ier régna sur Syracuse, en Sicile, dans la peur du complot. Faisant emprisonner quiconque critiquait ses œuvres littéraires, il invita Platon, qui préféra raccourcir son séjour, tant le tyran se révéla… tyrannique ! Entouré d’une cour contrainte de le flatter, il mit au défi Damoclès, coupable d’excès de zèle, de prendre sa place le temps d’un banquet. Celui-ci découvrit alors, au-dessus de sa tête, une épée suspendue à un crin de cheval… La pièce de monnaie, contemporaine du tyran, était à la fois en très bel état et portait, en trois endroits, la signature du maître graveur Kimon, dont les spécimens figurent parmi les plus belles réalisations de la numismatique grecque.
© MJV Soudant
Pierre Alechinsky (°1927)
L’Épreuve, 1963, huile sur toile, 45 x 34 cm
Vente du 21 juillet, Soudant, Gerpinnes
Les années 1950 à 1970 représentent la période la plus féconde et emblématique de la carrière de Pierre Alechinsky, marquée autant par l’exploration de nouveaux langages plastiques que par la reconnaissance critique internationale. En 1949, il rejoint aux côtés de Karel Appel, Corneille, Pol Bury ou Christian Dotremont le groupe CoBrA qui prône la spontanéité et la liberté du geste, et qui influence profondément son style libre et organique. Les années 1960 sont un tournant dans sa carrière, notamment après son voyage au Japon qui l’a fasciné. Mêlant la calligraphie à ses gestes graphiques, son style se définit véritablement lors de ces années et la toile présentée en juillet dernier correspond à cette période charnière.
© Christie's
Refik Anadol (°1985) et Lionel Messi (°1987)
A Goal In Life, sculpture numérique
Vente du 22 juillet, Christie’s, New York (*env. 1,6 millions d’euros)
Réalisée par le Turco-Américain Refik Anadol en collaboration avec le footballeur Lionel Messi, A Goal In Life est une œuvre d’art digitale. Cette création originale est le résultat d’une technologie d’intelligence artificielle (IA) transformant le souvenir d’un but de Messi lors de la finale de la Ligue des champions de 2009, en une sculpture numérique immersive de huit minutes. À partir de données biométriques de Messi (rythme cardiaque, voix ou encore respiration), mixées et projetées, l’œuvre plonge le spectateur dans l’émotion ressentie par la star du football lors de ce but exceptionnel. Vendue au profit d’une œuvre caritative soutenant des projets éducatifs, elle montre l’étendue du pouvoir de l’IA, y compris dans le domaine artistique.
© Auctionueum
John Ronald Reuel Tolkien (1892-1973) alias J.R.R Tolkien,
The Hobbit or There And Back Again, 1937, George Allen & Unwin Ltd.
Vente du 6 août, Auctionueum, Bath (*env. 62 150 euros)
Publié pour la première fois le 21 septembre 1937, le roman The Hobbit connut aussitôt un immense succès. Il allait donner ses lettres de noblesse au genre littéraire que l’on nomme la “fantasy”. Son auteur, John Ronald Reuel Tolkien, crée l’univers de la Terre du Milieu alors qu’il est professeur à l’université d’Oxford, pour, dit-il, “amuser les adultes avec des contes de fées”. Soutenu par son éditeur Allen & Unwin, Tolkien entreprend d’écrire une suite, la fameuse saga du Seigneur des Anneaux. Mais il n’acheva le dernier tome qu’en 1949 et le livre ne fut publié qu’en 1954-1955, soit dix-sept ans d’attente pour les fans ! Le Hobbit et sa suite, Le Seigneur des Anneaux, se sont depuis vendus à près de 150 millions d’exemplaires.
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