Peter Schütt, célèbre écrivain allemand et critique d’art, a écrit : “La peinture est une poésie avec des couleurs. Cela s’applique à Peter Backhaus plus qu’à tout autre artiste. Le peintre abstrait vogue comme un navigateur dans l’immense mer de couleurs et explore les hauts-fonds et les récifs sous-marins. Dans ses tableaux, on sent les embruns tourbillonner derrière les navires rapides. En regardant ses œuvres, je me souviens du grand poète suédois Tomas Tranströmer, qui a publié Ostseen (Mers baltiques)”.

Peter Backhaus est né en 1947 en Allemagne. En 1968, il émigre en Suède où il étudie la philosophie, la psychologie et l’art. Il devient professeur associé d’art et ouvre une école d’art à Göteborg. Aujourd’hui, il vit et travaille entre Göteborg et Berlin.

Pour Backhaus, la peinture est synonyme de survie ; explorer la créativité est un moyen de préserver sa santé mentale. Ses peintures sont des images intérieures, qui proviennent au-delà du temps et de l’espace, au-delà de l’ego personnel, où coexistent le calme complet et le chaos total. Elles sont comme des couches du paysage archétypal qui se trouvent au plus profond de chaque personne, quelle que soit sa culture ou sa couleur.

L’art de Backhaus unit et répand l’optimisme quant à la capacité de la psyché humaine à provoquer le changement. C’est l’art qui l’a aidé à traiter son histoire personnelle allemande. Son exposition Unwanted Lives (Vies non désirées), présentée en 1996 dans différents musées suédois, a été sa dernière réalisation pour expliquer l’Allemagne nazie. Après cette performance, il s’est senti libéré du passé. C’était une catharsis, la fin de son processus de deuil. Maintenant, son inspiration vient de sa joie intérieure, sans se laisser dériver dans la douceur sentimentale.

Il travaille de manière incontrôlée et spontanée, en essayant de rester dans le “présent” le plus longtemps possible, dans le vide, sans signification ni sens. De l’extérieur, cela peut sembler différent : chaque spectateur a son propre monde auquel il peut s’associer, sa propre paire de lunettes pour lui donner des idées, ses souvenirs lorsqu’il est confronté à des montagnes de peinture rayée et dégoulinante. Pour l’artiste, tout n’est que couleur et énergie. Il combine autant d’éléments essentiels et magnifiques : la liberté, le développement personnel, le corps, l’esprit, le sentiment, la prise de décision, l’extase, la méditation, la réflexion, l’introspection…

Il veut toujours repartir de zéro. “Peu importe combien de temps tu as pratiqué, tu es toujours un débutant” (citation zen). Bien que Backhaus ait eu ce genre de pensée toute sa vie d’adulte, il ne peut nier qu’après un demi-siècle de peinture, il s’est enrichi d’une expérience qu’il ne peut simplement mettre de côté quand il entame quelque chose de nouveau.

Son travail a été exposé dans différentes galeries et musées suédois et allemands. Depuis 2019, Peter Backhaus est représenté par Pashmin Art Consortia au plan international et a participé à de nombreuses expositions dans des musées en Chine. En octobre 2021, il a participé à la Biennale de Florence. En 2022, ses nouvelles œuvres d’art seront exposées au musée Art Archive et à la foire d’art Art Beijing (tous deux à Pékin). La publication d’un livre sur sa vie et son art est également prévue.

En couverture : Wheel in Distress (Roue en détresse), 2018, huile sur bois. © DR