Bertrand Leleu
18 November 2024
C’est à partir de 1918 et son installation à New York que l’artiste Georgia O’Keeffe connaîtra ses premiers succès. Peintre des fleurs et plus largement de la botanique, sa notoriété surviendra de manière inattendue, puisque la critique, un tantinet misogyne, y dénonçait une vision explicite, choquante de la sexualité féminine. Très influencée par son ami photographe Paul Strand qui réalisait des très gros plans d’objets, Georgia s’attelait à représenter des pétales et des pistils dans un cadre très serré et rapproché. Ainsi, dès les années 1930, les musées s’intéressent à l’œuvre d’O’Keeffe, comme cela a été le cas du Minneapolis Museum qui acquiert en 1937 Oriental Poppies (1927), une juxtaposition de deux coquelicots. Une œuvre qui a priori n’avait aucune chance d’être mal interprétée ou de faire parler d’elle. Et de fait, il a fallu attendre 1986 pour que la directrice du musée, Lyndel King, s’intéresse au tableau et se rende compte qu’il était exposé depuis près de quarante ans… dans le mauvais sens ! Il ne s’agissait pas d’une vue verticale, mais horizontale !
Photo de couverture : Georgia O’Keeffe, Oriental Popies, 1927, huile sur toile, 76,2 x 101,6 cm © Minneapolis Museum