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L'Hôtel d'Ursel, un requiem pour la douceur de vivre

News Gotha

Christophe Vachaudez

06 August 2018

© DR

Certains l'ont encore connu, membres de la famille ou simple promeneurs passant rue du Marché au Bois. Il avait vaillamment résisté aux bombardements de 1695, aux deux guerres mondiales, au percement de la jonction ferroviaire Nord-Midi, à la destruction des maisons qui l'entouraient et même à un petit incendie mais l'avidité des promoteurs et quelques soucis d'héritage en ont finalement eu raison et il fut rasé en 1960.

Douze générations s'étaient succédées ici depuis 1595, date de sa construction, alors que les Pays-Bas étaient encore sous domination espagnole. L'Hôtel d'Ursel s'omposait comme l'un des derniers beaux exemples d'hôtels particuliers subsistant à Bruxelles. Il couvrait un îlot entier entre le Marché au Bois, les rues de Loxum et de la Bergère, dans un quartier qui connîtra bientôt une urbanisation sauvage, illustrant bien la bruxellisation. Ici résidait le duc d'Ursel et sa maisonnée, dans cet écrin qui respirait la douceur de vivre du siècle des Lumières.

 
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L'édifice avait d'ailleurs été totalement réaménagé au XVIIIe sous la houlette de l'architecte Laurent-Benoit Dewez qui avait repensé les intérieurs, revêtus les salons de stucs et de boiseries pour les remettre au goût du jour, entre 1769 et 1773. Derrière sa longue façade sobre sous toiture mansardée se cachait donc un intérieur infiniment élégant réalisé à la demande du duc Charles d'Ursel. Les objectifs l'avait heureusement immortalisé au cas où les bombardements l'anéantirait. Avec les clichés de la démolition, ces vues constituent les seuls vestiges d'un bâtiment qui fut remplacé par une tour sans âme de 22 étages abritant l'hôtel Westbury, le plus haut d'Europe à l'époque.

 
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Une exposition au château des ducs d'Ursel, à Hingene, fait revivre ce vestige de la vie aristocratique à Bruxelles, cet hôtel où la famille passait les hivers, préférant les abords de l'Escaut pour l'été. Reconstitutions, maquettes, photos et objets recréent à merveille cette atmosphère pérennisée par une publication, justement intitulée Hôtel d'Ursel (1590–1960). Biographie d'un hôtel particulier bruxellois. Si l'exposition est accessible jusqu'au 30 septembre, le livre édité par les éditions CFC est disponible en librairie. Il offre une remarquable évocation de la famille d'Ursel et de cette noble demeure aujourd'hui disparue.

Hôtel d'Ursel (1590–1960). Biographie d'un hôtel particulier bruxellois,
Koen De Vlieger-De Wilde & Serge Migom
CFC Éditions, 2018,
208 p.
 
L'exposition
www.kasteeldursel.be
tous les dimanches
jusqu'au 30 septembre
de 13h à 18h et le 15 août

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