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Bijoux de prestige à l’encan

News Gotha

Christophe Vachaudez

27 May 2025

Si la qualité des pierres ou un joaillier célèbre contribuent à donner aux bijoux une valeur conséquente, la provenance ajoute encore au prestige des pièces présentées lors d’une vente. Preuve en est cette perle goutte supposée avoir appartenu à la reine Marie-Antoinette et qui s’est envolée, grimpant d’une estimation de 1 à 2 millions de francs suisses au montant stratosphérique de 36 millions, lors de la vente Bourbon-Parme orchestrée par Sotheby’s le 14 novembre 2018, à Genève ! La milliardaire autrichienne Heidi Horten n’avait pu réfréner son attirance pour un bijou lié à l’infortunée souveraine.

Ce 17 juin, un diamant rose pourrait lui aussi créer la surprise puisqu’il proviendrait de l’impératrice Marie-Thérèse et aurait probablement transité par Paris, via sa fille Marie-Antoinette. La pierre de 10,38 carats était à l’origine montée en épingle. C’est sous cette forme qu’elle est vendue en 1996, comme procédant d’une collection royale. Il est donc possible que la pierre échût à la duchesse d’Angoulême, fille rescapée des monarques guillotinés, d’autant que Marie-Antoinette avait réussi à envoyer ses bijoux à Vienne, à la garde de son frère Joseph II. Ce dernier les rendit à donc à sa nièce Marie-Thérèse, plus connue sous le nom de Madame Royale. Sans enfants, la Princesse lègue une grande majorité de ses bijoux au comte de Chambord dont l’épouse, une autre Marie-Thérèse, princesse de Modène et archiduchesse d’Autriche-Este, le gardera précieusement. Elle l’offrira à sa nièce qui répond elle aussi au doux prénom de Marie-Thérèse. Cette autre princesse de Modène épousera le dernier roi de Bavière, Louis III, et le diamant, mentionné dans le testament, comme « cadeau de la tante Chambord », restera dans sa descendance jusqu’en 1996. Depuis, la pierre rose a été remontée par JAR dans une bague surmontée d’une fleur de lys rappelant ses origines. Elle sera proposée à New York chez Christie’s le 17 juin avec une estimation large, entre 3 et 5 millions de dollars. 

En mai dernier, également chez Christie’s, mais à Genève cette fois, ce sont un collier et une broche, d’origine russe, qui font partie des highlights de la vente. Les deux bijoux sertis de saphirs et de diamants procèdent tous deux de l’écrin de la grande-duchesse Alexandra de Mecklembourg-Schwerin, née princesse de Hanovre (1882-1963). Elle est l’épouse de Frédéric-François IV, dernier souverain régnant sur cette vaste région du nord de l’Allemagne. Le collier, signé Bolin, un grand joaillier de Saint-Pétersbourg, est sans doute un cadeau de sa parentèle russe puisque la tante d’Alexandra n’était autre que Maria Feodorovna, l’épouse du tsar Alexandre III.

Un autre saphir apparait cette fois lors d’une vente au Schloss Ahlden, situé en Basse-Saxe. Monté en broche, la pierre cabochon originaire du Sri Lanka, ne pèse pas moins de 75 carats ! Elle a été montée en broche par le joaillier munichois Peter Rath et appartenait au prince Heinrich de Schaumbourg-Lippe (1894-1952). Une autre broche, attribuée au joaillier Bolin, sera quant à elle proposée par la maison Il Ponte, au palais Crivelli de Milan, ce 29 mai.

Rehaussée d’une émeraude cabochon de 17,70 carats, elle a appartenu à Maria Alexandrovna (1853-1920). Cette fille du tsar Alexandre II et de la princesse Marie de Hesse-Darmstadt épousa Alfred, duc d’Édimbourg, l’un des fils cadets de la reine Victoria. Le couple montera plus tard sur le trône du duché de Saxe-Cobourg-Gotha et s’installera en Allemagne.

Enfin, bien que la provenance ne soit pas à proprement parler royale, le diadème qui sera mis en vente chez Bonhams, à Londres, le 5 juin prochain, fut porté par l’une des reines de la haute société britannique, Nancy Vicomtesse Astor (1879-1964). Ce bandeau que la maison Boucheron livra en 1915 fut entièrement modifié par Cartier en 1930 par l’adjonction d’un ensemble de turquoises gravées en forme de feuilles et de plumes. Le diadème fut coiffé à de nombreuses occasions et fidèlement décrit par la presse de l’époque, impressionnée par sa forme, avec ses enroulements terminaux, et la présence de pierres semi-précieuses, associées aux diamants. Nancy Astor fut une féministe convaincue qui se battit activement pour le droit de vote des femmes, une mécène très généreuse, une hôtesse attentive qui recevait politiciens, intellectuels, écrivains et acteurs dans sa demeure de Cliveden, mais aussi la première femme à intégrer le Parlement britannique le 1er décembre 1919, tout un symbole ! Elle possédait aussi une imposante collection de bijoux dont un autre diadème serti du fameux Sancy, une pierre historique du trésor des Rois de France ! Elle méritait assurément d’intégrer le panthéon des propriétaires prestigieuses qui, à n’en point douter vont influencer les prix d’adjudication des vacations prochaines !

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