• HLCÉ

Fabergé à l'honneur

Christophe Vachaudez

04 April 2019

© DR

Heureuse coïncidence, les grandes ventes de mai à Genève proposent deux diadèmes associés au célèbre joaillier russe, de quoi faire grimper les enchères quand on sait que Fabergé atteint toujours des sommets.

Chez Sotheby's, un diadème au treillage fleuri, rehaussé de trois gros diamants, fut autrefois la propriété de la princesse Cécile de Prusse, épouse du fils aîné de Kaiser Guillaume II. Fille du grand-duc Frédéric-François III de Mecklembourg-Schwerin, un état du Nord de l'Allemagne actuelle, elle a pour mère la grande-duchesse Anastasia Mihaïlovna de Russie, une excentrique, amoureuse des plus belles parures et collectionneuse d'objets signés Fabergé.

© DR

Nul doute que sur ses conseils, on se soit dirigé vers Saint-Pétersbourg pour ce diadème qui fut probablement offert à l'occasion du mariage de Cécile en 1905. Elle le portera notamment sur un portrait daté de 1941. Huit ans plus tard, sa fille cadette, elle aussi prénommée Cécile, s'unit à l'américain Clyde Kenneth Harris. Il est probable que le précieux joyau ait été proposé à l'encan par l'un de leurs descendants.

L'autre diadème fut réalisé en 1904 pour la princesse Alexandra de Hanovre, fille du prince Ernest-Auguste et de la princesse Thyra de Danemark, qui épousait à cette date le frère de Cécile, le futur grand-duc Frederick Francis IV de Mecklenburg-Schwerin. Neuf aigues-marines en forme de poire, disposées en fleuron sur des flèches de Cupidon, couronnent le bijou. Elles sont reliées entre elles par des guirlandes de myosotis, symbole d'amour vrai et éternel, tout un programme !

© DR

Une correspondance conservée dans les archives révèle les échanges qui aboutiront au choix du présent bijou. De petits malentendus conduisent toutefois à certains retards et le diadème ne sera livré qu'après les noces. Alexandra pourra donc respecter la tradition et coiffer la minuscule couronne en diamants réservée aux princesses de la maison de Hanovre et commandée par la reine Charlotte de Grande-Bretagne au beau milieu du XVIIIe siècle, en 1761 plus exactement, pour son mariage avec Georges III.

Chéri par la grande-duchesse, ce précieux compagnon la suivra jusqu'à ce que la mort les sépare. Elle le coiffera lors de grandes réceptions au Danemark où elle se rendait fréquemment, visitant sa belle-soeur, la reine Alexandrine, née princesse de Mecklenburg-Schwerin.

© DR

Elle l'arbore ainsi lors du jubilé d'argent du roi Christian X, son beau-frère, en 1937, ou lors des noces d'argent du roi Frederick IX et de la reine Ingrid en 1960. Elle meurt en 1963 et le diadème passe à sa fille Anastasia qui le portera de temps à autre. Demeuré dans un coffre durant plusieurs décennies, il ressurgit aujourd'hui chez Christie's qui le propose à la vente en ce mois de mai à Genève, avec une estimation plutôt conséquente, entre 230.000 et 340.000 francs suisses !

Victor Gastou

Victor Gastou : Retour vers le futur

Design & High-tech

Tout a commencé par une vitrine qui fit scandale. Lorsqu’Yves Gastou décide d’avoir sa galerie à Saint-Germain-des-Prés, il en confie la façade à Ettore Sottsass qui transforme l’exercice en manifeste…

Déjeuner avec Diane Hennebert

Vie mondaine

Diane Hennebert, connue pour son action en faveur de la rénovation de l’Atomium et de la Villa Empain, deux joyaux du patrimoine belge, s’attaque à présent à la rénovation du Pavillon chinois, à Laeken, qu’elle a rebaptisé “Palais des routes de la soie”, endormi depuis plus de onze ans. Dans le cadre des Déjeuners/Conférences organisés par L’éventail, au Cercle Royal Gaulois, elle est venue parler de ce défi audacieux. © Violaine le Hardÿ de Beaulieu

20/05/2025

Publicité

Marie-Antoinette, reine de l’esthétisme

Chroniques royales

Par-delà le fracas de la grande histoire, l’ombre de Marie-Antoinette continue de hanter Versailles, et bien au-delà. Car si la dernière reine de l’Ancien Régime est célèbre pour ses extravagances et sa fin tragique, elle fut aussi – on l’oublie trop souvent – une pionnière de la décoration d’intérieur et de l’art de vivre à la française. Passez faire un tour par Versailles, vous y verrez de surprenants restes de modernité… Ce numéro de L’Éventail consacré au design ne pouvait se passer d’elle.

Tous les articles

Publicité

Tous les articles