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Christophe Vachaudez

06 April 2021

Phi Ying, comme l'appelle les siens, naît à la clinique de Montchoisi à Lausanne où ses parents, le roi Bhumibol et la reine Sirkit séjournent alors. Ses parents choisissent un prénom signifiant lotus de verre même s'ils prennent l'habitude de l'appeler Pay, diminutif du français 'poupée'.

Malgré la naissance d'un frère et de deux sœurs, Ubolratana demeure la préférée. Elle excelle dans différentes disciplines sportives et défie bientôt son père au tennis et au badminton. En 1967, le tandem participe aux Jeux Olympiques Asiatiques et remporte la médaille d'or en voile. Pas étonnant que la Princesse obtienne même la permission d'étudier aux États-Unis. Comme le roi Mahidol, son grand-père (en 1918), elle opte pour Cambridge où elle décroche un diplôme en science mathématique en 1973.

La princesse Uboltratana de Thaïlande en tenue officielle 
© DR

Entretemps, elle a rencontré Peter Ladd Jensen, un américain qui ne la laisse pas indifférente. La réaction de Bangkok ne se fait pas attendre et le Roi la somme de mettre fin à l'idylle. La Princesse se cabre et épouse l'élu de son cœur en 1972, provoquant la rupture avec ses parents. Furieux, le Roi la prive de son prédicat d'altesse et la bannit du sol thaïlandais. Elle ne sera autorisée à revenir qu'en 1980.

Durant ces 8 ans, elle reçoit malgré tout la visite de sa mère et de sa fratrie. La Princesse qui se fait désormais appeler Julie s'est établie à San Diego et en profite pour reprendre des études en santé publique à l'université de Californie. Une première fille voit le jour le 12 février 1981 et reçoit le prénom de Ploypailin. Un fils, Poom, suivra en 2004 et une autre fille, Sirikitiya, en 1985.

La princesse Uboltratana de Thaïlande en robe de soirée
© DR 

Ubolratana divorce toutefois en 1998 et revient dans son pays en 2001. Elle constate que son pays a bien changé. La drogue ravage la jeune génération et Ubolratana. Elle met ainsi sur pied une fondation baptisée To Be Number One qui travaille à la prévention tout en aidant les toxicomanes à décrocher. De galas en réunions, la Princesse peut aujourd'hui compter sur 35 millions d'adhérents, un record !

En 2004, elle perd son fils dans le terrible tsunami qui touche durement les côtes thaïlandaises et décide, en sa mémoire, d'établir une fondation qui portera son nom, en faveur cette fois des enfants atteints d'autisme ou d'autres troubles du comportement. Elle s'attache aussi à promouvoir le cinéma thaïlandais, n'hésitant pas à embarquer réalisateurs et producteurs au festival de Cannes. Ubolratana tourne dans plusieurs longs métrages et dans des séries à succès. Placée sur un piédestal lors des cérémonies dont elle est la vedette car aucun officiel ou participant ne peut dépasser d'un cheveu le chef princier, on la retrouve ensuite affublée d'une perruque bouclée, déguisée en clown ou en Maléfice dans des clips qu'elle poste sur ses comptes en ligne. 

La princesse Uboltratana de Thaïlande déguisée en Malefice
La Princesse se déguise volontier © DR  

Imprévisible, elle apparait gainée dans mini-jupe cuir avec une coupe à la Louise Brooks ou, quelques jours plus tard, les cheveux longs, en robe longue signée Dior ou Chanel. Fin 2020, c'est en Mère Noël qu'elle a chanté Merry Christmas à la joie amusée des internautes.

Mais son plus grand coup d'éclat date de 2019, alors que son frère occupe maintenant le trône. Des élections sont prévues en mars et, contre toute-attente, la Princesse annonce sa candidature au poste de Premier Ministre pour le parti Thai Raksa. Le jour même, elle est convoquée au palais et doit capituler. Le parti, quant à lui, subit lui aussi le courroux royal et est tout bonnement dissout. Cela n'empêchera pas Ubolratana d'assister au couronnement de Vajiralongkorn deux mois plus tard et de recevoir une chaleureuse accolade royale !

Vie mondaine

03/02/2024

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