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Dans la Cour des Grand : Philippe, le roi agissant

Dans la Cour des Grands

Thomas de Bergeyck

15 June 2023

Il y a les rois qui règnent, et ceux qui agissent. Notre souverain fait clairement partie de la seconde catégorie. Comme le vin de qualité, Philippe de Belgique s’est bonifié avec les années et s’il en compte dix cet été, ce ne sont que les premières d’un règne résolument placé sous le signe de la diplomatie.

Le Roi des Belges est aujourd’hui le plus bel exemple d’experienced man que la Belgique ait connu. Extrêmement bien préparé à la fonction, il a pris le temps, comme Charles au Royaume-Uni, d’envisager les contours précis de sa charge. Mais lorsque l’on n’a pas de couronne à porter, de manteau d’hermine à arborer ou de sceptre à brandir il faut exister autrement. Durant vingt ans, notre (ex) prince Philippe a parcouru le monde en quête de contrats juteux à signer pour la Belgique. La croissance de notre économie fut, et reste au cœur de ses préoccupations. Je peux en témoigner pour l’avoir accompagné aux quatre coins du monde durant dix ans, jusque dans la préparation de ses voyages. Tout timide ou timoré qu’il ait pu paraître à une époque, Philippe n’a jamais eu l’ambition d’être une altesse de figuration. Il est même le meilleur lorsque tout se joue en coulisses, plutôt que devant des caméras.

Le roi Philippe et la reine Mathilde à Oman © Photo News

Et si je vous dis cela, c’est parce que le royaume en a eu la plus belle preuve ces derniers jours, en marge de l’opération Blackstone, qui a libéré l’humanitaire Olivier Vandecasteele. En marge, pour ne pas dire à l’origine. Il me revient de bonnes sources que le Roi a bien été l’un des moteurs de l’échange opéré avec l’Iran, et assisté par le sultanat d’Oman. Le chef de ce petit état du Moyen-Orient est très influent, mais surtout très ouvert sur l’Occident. Le sultan Haïtham ben Tariq joue de son influence pour laisser la porte de son sultanat ouverte au tourisme dont on connait le potentiel de développement depuis quelques années.

L'influence du roi Philippe a été déterminante dans la libération d'Olivier Vandecasteele © Olivier Polet/Pool/Photonews

Mais surtout, entre altesses de haut rang, on sait recevoir. Et se recevoir. Le roi Philippe est allé souvent dans la région, jusqu’à Dubaï ou Abu Dhabi et il a pu développer ses relations à l’envi. Voir et revoir encore ses homologues locaux. L’an dernier encore, il était dans la région et a eu une conversion “de roi à sultan” avec le leader omanais à propos d’Olivier Vandecasteele. Il a fait œuvre de stratégie, reprenant ainsi les codes utilisés par tous ceux qui l’entourent depuis son adolescence : des soldats et des diplomates. On comprend mieux l’empressement du roi au moment de la libération du belge : il l’a appelé dans l’avion du retour, et fixé avec lui la date de sa visite au château. On aurait pu imaginer qu’il le laisse un peu respirer. Mais non : Olivier Vandecasteele s’est présenté à Laeken le mardi qui a suivi. Ce retour au pays est l’épilogue, pour le roi, d’un cauchemar qu’il a suivi de près, s’enquérant régulièrement de la santé de l’humanitaire auprès du premier ministre lors de leurs tête-à-tête du lundi. Souverain agissant, Philippe donne de la Belgique l’image d’une monarchie qui a du sens. Indispensable à la marche de l’état. Loin, bien loin des règnes sans gouvernance.

Photo de couverture : © Frédéric Andrieu/Bestimage

Maxime Colin : l’art subtil du bonheur en cuisine

Saison après saison, le chef Maxime Colin répond, sans trembler, avec la tranquillité qu’on lui connaît, aux attentes que la critique culinaire avait placées en lui à l’aube de sa carrière. Sa carte de printemps, servie actuellement dans l’établissement qui porte son nom, est un modèle de maîtrise, où la technique est au service du goût et où la seule boussole est celle du plaisir, dosé à la perfection.

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“J’adore cette atmosphère parisienne au cœur d’Anvers, avec un joli décor.

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Dans la Cour des Grands : Louis XIV, il est mort le soleil

Chroniques royales

Que l’on se rassure tout de suite : non, je n’ai pas tué l’astre de nos jours. Non, je ne vais pas vous annoncer un été tout entier à l’ombre ! Il ne s’agit pas non plus d’un billet sur Nicoletta qui avait si bien “tué” le soleil en 1968, dans ce tube resté légendaire. Je vous parle du Roi Soleil. Louis XIV, mort il y a 310 ans et qui ne manquait pas d’aplomb pour en faire le symbole de sa propre personne.

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