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Dans la Cour des Grands : Charles III : en quête d’un royaume

Dans la Cour des GrandsMaison Windsor

Thomas de Bergeyck

03 May 2023

Le roi Charles III en uniforme de cérémonie

N’allez surtout pas croire que l’affaire est faite. L’homme couronné ce 6 mai n’est pas celui que vous croyez. Il n’est pas l’hyperpuissant héritier sûr de lui, qui traverse toutes les époques sans réflexion aucune sur sa vie et son destin. Non, il n’y a pas d’état de grâce pour Charles III. Le septuagénaire qui monte sur le trône avec sa couronne a tout à conquérir, pour mériter la place royale qui lui est réservée.

Ce serait si simple si, comme l’histoire le laisse croire, cet homme-là n’avait qu’à découdre ses armoiries galloises pour y apposer son blason royal et poursuivre sa vie comme si de rien n’était. Mais ce qui attend Charles est autrement plus complexe. Prenez l’exemple de ces promotions en entreprise, qui offrent à un cadre élu l’opportunité de se détourner du métier pour lesquels ils s’étaient formés pour embrasser une toute autre carrière. D’employé ou manager, ils deviennent patron de la plus haute structure. Le salaire plus élevé leur est garanti, mais rien ne dit qu’ils seront capables d’assumer la fonction. Vous connaissez le principe de Peter, appelé aussi syndrome de la promotion Focus : chaque être humain tend à s’élever vers son niveau d’incompétence. Charles était héritier du trône, il en devient l’occupant. Certes, il le savait depuis 70 ans. Certes, il est extrêmement bien préparé. Il connait le métier sur le bout des doigts pour avoir tant vu sa mère à l’œuvre. Il le sait d’autant plus que ces dernières années, Charles représentait la Reine à maintes occasions ; on se souvient qu’il a même délivré le discours du trône devant les assemblées réunies.

Le roi Charles III et la reine Camilla signent des documents officiels

© Charlotte Graham/Pool/Shutterstok

Mais une chose est d’être un bon héritier sans véritable responsabilité, une autre est d’occuper la tête de la pyramide. Cette expérience-là du pouvoir, Charles ne l’a pas encore expérimentée. On peut imaginer à quel point il ait rêvé, durant des décennies, ce moment où il prêterait serment devant l’archevêque de Canterbury et le doyen de Westminster, comme il avait vu faire sa mère en 53 en l’observant, du haut de ses 4 ans, recevoir l’huile sainte et se voir apposer sur la tête la couronne de Saint-Édouard, avant de porter le sceptre, l’orbe et la robe d’état du couronnement. Derrière l’apparat, il y a un homme qui va devoir endosser un rôle de souverain autrement plus exposé que les gesticulations sans conséquences d’un héritier en liberté.

À Londres, les préparatifs battent leur plein © Vuk Valcic/SOPA Images/Shutterstock

On a vu ces derniers mois un Charles nerveux, très vite agacé par des bêtises comme un stylo qui ne fonctionne pas. L’homme aurait-il avec l’âge de plus en plus tendance à perdre son sang-froid alors que c’est justement ce qu’il doit garder à bonne température en toutes occasions ? Le moment est venu pour lui de montrer qu’à 75 ans bientôt, il est encore capable de s’adapter au changement. Lui l’intangible, empêtré comme le furent ses aïeux dans des coutumes et des habitudes engluées par la colle de l’histoire. Charles III devra être ce roi souple, à l’esprit ouvert sur une société qui change, et qui change vite. Lui le progressiste devra prouver qu’il n’a pas que des visées environnementales, mais qu’il encourage la société à marquer le changement. Il ne pourra pas être ce septuagénaire figé dans un vécu monolithique. Il devra forcément embrasser le changement, et ainsi réveiller une monarchie en perte de vitesse. Les sondages ne sont pas des plus tendres avec le nouveau monarque. Comme sa mère, qui à ses tout débuts n’avait que sa jeunesse comme atout, il lui faudra conquérir cet état de grâce auquel aspire tout roi appelé à durer … un peu.

Bertrand Lavier, en couleur

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