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La reine Mathilde, fidèle au Concours Reine Élisabeth

Maison de Saxe-CobourgNews Gotha

Christophe Vachaudez

02 June 2025

L’impatience était à son comble ce samedi alors que le public attendait la proclamation des résultats lors de la finale du Concours International Reine Élisabeth. Dans la loge royale, la reine Mathilde espérait elle aussi un dénouement proche et elle ne manqua pas d’applaudir avec enthousiasme le premier prix, le jeune néerlandais Nikola Meeuwissen, mais aussi le candidat belge Valère Burnon qui termina troisième, ainsi que tous les autres lauréats qui marquèrent cette semaine grâce à leurs interprétations magiques d’œuvres de Prokofiev, de Schuman ou encore de Camille Saint-Saens et de Brahms.

Avant de passer en revue le palmarès, le directeur du Jury a adressé des remerciements appuyés à l’adresse de la reine Mathilde, soulignant son engagement et son implication. Depuis qu’elle a repris le patronage du prestigieux concours, en 2014, elle n’a cessé de soutenir les organisateurs, participant à des réunions, assistant aux épreuves éliminatoires à Flagey autant qu’à la finale qui, durant une semaine, fait vibrer la salle Henry Le Bœuf, à Bozar. Cette année, elle a convié dans la loge royale la princesse Élisabeth, rentrée d’Harvard, la princesse Éléonore, tout comme la princesse Sybilla de Luxembourg. Le Roi a lui aussi fait une apparition tandis que le vendredi, c’est la princesse Astrid qui est apparue au balcon accompagnée du prince Lorenz, du prince Joachim, de la princesse Louisa-Maria et de l’archiduchesse Marie-Gabrielle d’Autriche.

© Didier Lebrun/Photonews

Et l’intérêt pour la musique n’est pas feint puisque la Reine, comme son époux, jouent tous deux du piano. Elle est aussi parvenue à faire passer son engouement à la génération suivante, soulignant la place qu’elle accordait à la musique en visitant les académies où l’on détecte les talents en devenir. Elle perpétue donc une tradition qui avait certes mal commencé puisque Léopold II parlait de la musique comme d’un bruit qui coûte cher. La reine Marie-Henriette, au contraire, ne boudait aucunement l’opéra où elle conviait volontiers sa fille cadette ou ses nièces mais aucun mécénat ne pouvait être envisagé. Quand le roi Albert monte sur le trône en 1909, les choses vont bien changer sous l’impulsion de la reine Élisabeth. Les souverains vont être instrumentaux pour l’édification d’un palais des Beaux-Arts qui sera finalement inauguré en 1928. Les concerts qui vont s’y donner vont considérablement enrichir la vie culturelle de la capitale.

© Chapelle Musicale Reine Elisabeth

En parallèle, la Reine qui joue du violon, décidé de créer en 1937 un concours destiné à aider les jeunes interprètes à se faire connaître du grand public. L’idée lui avait été donnée par son professeur Eugène Isaÿe qui avait suggéré d’inclure la musique contemporaine ainsi que l’apprentissage par les candidats d’un morceau inédit. Le musicien décède en 1931 mais la reine parvient à concrétiser ce projet qui prend forme et consacre, lors de la première session le violoniste David Oïstrakh. Interrompu durant la guerre, la compétition reprend en 1951. La création de la Chapelle musicale Reine Élisabeth apporte une dimension supplémentaire à l’œuvre d’une souveraine pétrie de musique.

La Reine Elisabeth de Belgique avec les lauréats du Concours Musical Reine Elisabeth © Photo News

Non contente d’avoir tissé des liens uniques avec nombre de musiciens de renommée mondiale dont elle suit la carrière, la Reine se déplace à l’étranger pour assister à des concerts, notamment en Pologne où sa venue créera un tsunami. Elle dispose d’une suite au palazzo Chigi de Sienne où elle passe chaque année quelques jours entourées de musiciens. Elle suivra avec une assiduité exemplaire le Concours jusqu’à sa mort qui survient en 1965. La reine Fabiola reprendra le flambeau jusqu’en 2014 et bien que n’étant pas musicienne, elle marquera de son empreinte cette compétition qui, au fil des années, s’est étendue au chant et au violoncelle, en plus du piano et du violon. La reine Mathilde s’inscrit donc avec panache dans cette lignée royale au service d’un concours qui célèbre l’esprit et l’initiative louable de la plus grande souveraine qu’ait connu la Belgique.

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