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Thomas de Bergeyck

27 October 2023

Son nom est Vlad Tépès, également surnommé Vlad l’Empaleur. C’est lui qui a inspiré un écrivain irlandais, Bram Stoker, qui publie en 1897 la vie de ce vampire assoiffé d’hémoglobine, terré dans son château de Transylvanie. Dracula décrit comme un homme qui buvait le sang de ses victimes et détestait les croix et l’eau bénite. On le retrouve dans plus de 200 films de fiction. Même Nosferatu est un succédané de notre altesse.

Portrait de Vlad Țepeș dans la « Galerie des Ancêtres » de la Maison Esterházy, XVIIe siècle, château de Forchtenstein

Paradoxe de ce personnage de la littérature : il était en réalité bien moins terrible que le vrai Vlad Tépès né en 1431. Son père était prince de Valachie. Il régnait sur cette principauté vassale du royaume de Hongrie. Vlad II était surnommé le Dracul, ou “dragon”. Vlad III, son fils et héritier sera donc connu sous le nom de Drăculea, “le fils du dragon”. Quant à son royaume, la Valachie, c’était l’actuel sud de la Roumanie où vivaient des chrétiens qui luttaient contre l’invasion des ottomans. Vlad portait beau avec de longs cheveux et des tenues couvertes de diamants. Les femmes l’admiraient et recherchaient sa présence.

Mais l’homme a d’autres ambitions : il va tenter d’asseoir son pouvoir en créant une sorte de nouvelle élite, nommant à des postes-clé des hommes du peuple sur lesquels il a tous les droits. Vraiment tous. Vlad va d’abord venger son père en tuant un maximum d’aristocrates, qu’il juge responsables de la mort de son père. Vlad III n’aime pas non plus les pauvres. Sa méthode est effroyable : il les convie à un banquet, et finit par les brûler vifs. Mais son fait d’armes le plus marquant, auquel il doit le surnom d’empaleur, a lieu en 1460 : c’est la technique du pal, il fait embrocher puis brûler entre 25.000 et 30.000 personnes. Les exactions commises par Vlad III et ses soldats seront sans limites.

Vlad III Tépès. Détail d'un retable de l'église Maria am Gestade de Vienne, vers 1460, peinture à l'huile sur bois, 202 x 161 cm. La figurine de Vlad Tépès (l'homme au bonnet perlé) mesure environ 110 cm.

Il reste évidemment une foule de mystères. Sa dépouille par exemple. On ne sait où elle a été ensevelie à sa mort en 1476, lorsqu’il fut assassiné par les siens. Près d’un monastère pour les uns. Dans la propriété de son château pensent les autres. Du prince de Valachie, il reste l’imagerie populaire. La littérature, les films, ainsi qu’un château que les visiteurs arpentent par milliers, celui de Bran en Transylvanie. Problème : s’il ressemble fort à la description qu’en faisait Bram Stoker, rien ne dit que l’empaleur soit allé y user ses bottes. Encore moins qu’il aimait boire du sang. Cela dit, selon une très sérieuse étude italienne, Dracula souffrait probablement d’hæmolacria, une maladie qui lui faisait verser des larmes teintées de rouge.

Le château de Bran © DR

Si l’on veut des garanties sur toutes ces théories, qui de mieux pour vous parler de lui que l’actuel souverain britannique. Charles III, passionné par la Roumanie au point d’y avoir acheté une résidence, aime raconter ses liens « de sang » avec Vlad Tépès. Il s’était uni avec une cousine du Roi, donnant une branche dont descendent les Windsor. Une filiation qui s’arrête là. Heureusement pour les Britanniques !

Illustration de couverture : Vlad Țepeș et les ambassadeurs turcs, par Theodor Aman (1862-1863)

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