Christophe Vachaudez
19 May 2025
Plus de 150.000 fidèles l’attendent massés sur la célèbre esplanade et au loin dans l’avenue de la conciliation. Outre des centaines de prêtres et d’évêques, des chefs d’état et des ambassadeurs venus des quatre coins du monde, on remarquait, au premier rang, le roi Philippe et la reine Mathilde, le roi Felipe VI et la reine Letizia d’Espagne, le grand-duc Henri et la grande-duchesse Maria Teresa de Luxembourg, le prince Alois et la princesse Sophie de Liechtenstein, le prince Albert II et la princesse Charlène de Monaco, la reine Maxima des Pays-Bas, et au second rang la princesse Victoria de Suède, le duc d’Edimbourg ou encore le prince Ghazi de Jordanie.
© DR/Photo News
Plus loin, le duc de parme et son frère le prince Jaime, comte de Bardi, qui fut entre 2014 et 2018, ambassadeur des Pays-Bas auprès du Saint-Siège, le prince Emmanuel-Filiberto de Savoie, le duc d’Aoste et son fils aîné. Parmi les silhouettes, toutes de noires vêtues, s’en détachaient d’autres, en tenues immaculées. De nos jours, seules sept privilégiées sont autorisées par le protocole à porter le blanc devant le Saint-père : il s’agit de la reine Paola de Belgique, de la reine Sofia d’Espagne, de grande-duchesse Maria Teresa de Luxembourg, de la reine Mathilde de Belgique, de la reine Letizia d’Espagne, de la princesse Marina de Savoie et la princesse Charlène de Monaco. La tradition a donc été respectée.
Cette fois, le Danemark n’a mandé personne à Rome tout comme la Norvège qui célébrait sa fête nationale. Le Pape a maintenant quitté Saint-Pierre, passant sous la tapisserie de la pêche miraculeuse de Raphael, tissée dans les Flandres et exceptionnellement accrochée ici. Il s’est dirigé vers l’estrade spécialement aménagée où, après avoir salué l’icône de la vierge, béni la foule et initié, en latin, la célébration religieuse, il recevra, comme ses prédécesseurs, les symboles de sa charge. Les diacres lui apportent ainsi le pallium pastoral, l’anneau du pêcheur et le livre des Évangiles. Après son homélie dans laquelle le Pape prêche la paix des peuples, le souverain pontife s’est offert un bain de foule à) bord de la papamobile. Tout de blanc vêtu, avec pour seul ornement, une croix en argent doré, Léon XIV veut marcher dans le sillage du pape François et préfère de façon marquée la simplicité à l’ostentation.
Pour se conformer à la coutume, il dispose d’armoiries qui sont en fait celles choisies alors qu’il était cardinal. En voici la description héraldique : taillé en 1, d’azur à la fleur de lis d’argent ; en 2, de blanc, au cœur enflammé de gueules et transpercé d’une flèche du même posée en barre la pointe en bas, le tout posé sur un Évangile. Avec comme devise : In illo uno unum (“Nous sommes un en lui seul (le Christ)”). Les emblèmes pontificaux de Léon XIV sont les suivants : le lys blanc, symbole de la pureté mariale, et le livre fermé (la Bible) sur lequel repose un cœur transpercé d’une flèche qui évoque la conversion de saint Augustin et « l’amour rédempteur du Christ [dont le cœur est] blessé pour le salut du monde ». Le fond blanc (ici couleur ivoire) peut être lu selon le Vatican « comme un symbole de sainteté et de pureté ». Le chapeau cardinalice est remplacé par la mitre d’évêque et non la tiare papale, le blason comprenant désormais les clefs de Saint-Pierre, « en référence au pouvoir de lier et de délier accordé par le Christ à l’apôtre et à ses successeurs ». Le Pape a pu rencontrer la plupart des souverains présents, une façon d’échanger sur la situation internationale et de mieux faire connaissance avec ce gotha qui fut longtemps un appui précieux pour le Vatican.
Photo de couverture : © Christian Liewig/Bestimage
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