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Rahim Aga Khan V, 50e Iman des Ismaéliens

News Gotha

Christophe Vachaudez

10 February 2025

Karim Aga Khan IV, 49e Iman de la communauté ismaélienne est décédé à 88 ans dans sa résidence de Lisbonne, le palais de Mendoça. Une cérémonie a été organisée quelques jours plus tard, en présence de ses quatre enfants, le prince Rahim, l’héritier, la princesse Zahra, sa fille unique, et le prince Hussain, son cadet, tous les trois nés de son premier mariage avec la Begum Salimah, et enfin le prince Aly, issu de sa seconde union avec Gabriele Homey. L’Aga Khan avait quatre petits-enfants : les princes Irfan et Sinan, ainsi que Sara et Ilyan Boyden. Dans l’assistance, on reconnaissait, outre le frère du défunt, le prince Amyn, le roi Juan-Carlos, le duc de Bragance, la princesse Theresa de Leiningen, le président portugais Marcelo Rebelo de Souso ou encore Justin Trudeau. C’est désormais au prince Rahim de succéder à ce père qui a marqué l’histoire de l’imamat. 

La dépouille de l’Aga Khan a été transportée en Égypte où elle a été inhumée sur les hauteurs d’Assouan, dans le mausolée érigé en 1959, à la demande de son grand-père l’Aga Khan III. Considéré comme l’un des hommes les plus riches et les plus influents au monde, le prince Karim avait la particularité de ne pas régner sur un territoire puisque les Ismaéliens d’obédience nizarite qui reconnaissent l’autorité de ce descendant du prophète se rencontrent aussi bien en Afghanistan qu’au Pakistan, en Syrie, au Yémen, au Tadjikistan ou en Inde. Capitaliste pour les uns, bienfaiteur pour les autres, l’Aga Khan jouissait d’un respect unanime.

© AKDN

Le mausolée des Aga Khan © DR

© Photo News

© Photo News

Fils du prince Aly Khan et de l’Honorable Joan Barbara Yarde-Buller, elle-même fille du troisième baron Churston, Karim Aga Khan naquit à Genève le 13 décembre 1936 et passa son enfance à Nairobi, au Kenya. En 1949, son père dont la vie volage fait la une des quotidiens divorce pour épouser l’actrice Rita Hayworth. Il mourra dans un accident de voiture en 1960. Relativement épargné, Karim intègre le collège du Rosey puis l’université d’Harvard où il étudie l’histoire. C’est durant son cursus qu’il devient le 49e imam, au décès de son grand-père en 1957. De cet aïeul qui servit la cause alliée durant la première guerre mondiale et fut instrumental dans la création du Pakistan mais également dans celle de la Société des Nations, Karim a hérité le goût de la philanthropie et l’intérêt marqué pour la politique.

© ROTA/i-Images/Polaris

Philanthrope de haut vol, il a établi l’Aga Khan Development Network qui brasse annuellement près de 800 millions de dollars uniquement réservés à des fins caritatives. Doté de 200 antennes, le réseau emploie 80.000 personnes et bénéficie de l’aide de nombreux volontaires. Il agit de façon significative dans plus de 35 pays en promouvant le tourisme et les industries indigènes, en travaillant à l’autosuffisance des populations, en restaurant des ponts, des canaux d’irrigation, des routes, des stations de pompage ou des centrales électriques. L’institution encourage les plantations d’arbres et l’utilisation d’énergies propres. Dans le domaine de la santé et de l’éducation, elle a permis la construction d’hôpitaux, de centres médicaux et d’orphelinats, apportant un soutien immédiat aux victimes des catastrophes humanitaires. Elle favorise l’accès à l’éducation aux femmes, a mis en place des écoles et a créé l’Aga Khan University qui s’adresse d’abord aux Ismaéliens mais également aux autres communautés. Le volet culturel comprend la mise en valeur du patrimoine qui passe par la rénovation de sites menacés, comme la grande mosquée de Mopti au Mali ou les monuments bombardés de Mostar en Bosnie, la préservation des forts de Hunza et Baltistan au Pakistan ou la création de jardins au Caire, à la place d’une décharge à ciel ouvert ou l’édification d’un somptueux musée d’art islamique à Toronto qui présente les collections familiales de manuscrits, de céramiques, d’instruments scientifiques et d’objets d’arts, sans parler des nombreux prix décernés comme celui pour l’architecture, doté de dix millions de dollars,

© Jeff Spicer/PA Wire

C’est désormais au prince Rahim de succéder à ce père qui a marqué l’histoire de l’imamat. Comme lui, il est très actif dans les milieux universitaires et donne régulièrement des conférences pour sensibiliser les étudiants et chapeaute les centaines de projets de la Fondation. Il sera intronisé comme 50e Iman, perpétuant cet office héréditaire, si important pour quinze millions d’ismaéliens nizarites.

Rahim Aga Khan V et sa famille © DR

Le Prince a vu le jour à Genève où ses parents résidaient une partie de l’année quand ils n’étaient pas à Chantilly, proches des haras, ou dans leur domaine de Sardaigne durant l’été. Rahim poursuit ses études en toute quiétude à la Phillips Academy d’Andover, dans le Massachussets, décrochant ensuite un diplôme en littérature comparée à l’Université de Brown à Rhode Island en 1996. Dix ans plus tard, il intègre l’université de Navarre à Barcelone pour une formation en gestion des affaires, une discipline qui lui sera bien utile pour gérer la fortune familiale. En charge de l’AKDN (Aga Khan Development Network) depuis déjà quelque temps, Rahim est devenu le 50e Iman, Aga Khan V, l’un des philanthropes les plus influents de la planète et un chef spirituel, descendant du prophèe. Le 31 août 2013, il avait épousé le mannequin américain Kendra Pearce. Le couple qui a divorcé en 2022 a eu deux enfants, Irfan et Sinan.

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