Renaissance d'une lampe

Cette nouvelle édition fête les cinquante ans de la disparition du designer autodidacte. Elle s’ajoute aux 70 objets de Général Décoration (lampes, portemanteaux, patères, chevets, cendriers, poignées de portes et meubles comme la table en bois debout et la table à tréteaux) réédités par Caroline et Vincent Colin. Ce dernier a repris, en 2014, la société créée en 1969 par Jules Wabbes pour fabriquer ses luminaires et ses objets en métal, en y intégrant les éditions de meubles en bois de Mobilier Universel.

Une histoire belge

Décorateur de théâtre, antiquaire et restaurateur, Jules Wabbes (1919-1974) a éduqué son œil en démontant des meubles traditionnels et en fabriquant ses premières créations à l’aide de panneaux anciens. C’est en réalisant une grande table en acajou pour son premier chantier d’importance, l’appartement du ministre Paul De Groote (1905-1997), qu’il met au point, à la fin des années 1940, sa technique de meubles à lattes.

Il s’est intéressé au bois mais aussi au métal pour produire notamment des luminaires. Sa première applique, Nid d’abeille, a été créée en 1953 pour la cage d’escalier de la maison Declercq, construite avec l’architecte André Jacqmain, avec qui il a fondé le Bureau d’études pour l’architecture et le design industriel. Banques, bateaux, bureaux, institutions, maisons individuelles… les chantiers affluent. Parmi ses derniers projets des années 1970, la Royale Belge et 400 logements pour les étudiants de l’université de Louvain… inachevés.

Un luminaire unique

La lampe M57, présentée à la XI^e Triennale de Milan en 1957, n’avait jamais été commercialisée car les ampoules à incandescence de l’époque chauffaient trop. Le problème de cet “appareil d’éclairage à double position” (directe et indirecte) a été résolu grâce aux led. Après enquête, on a conclu que ce modèle avait été fabriqué dans un alliage de cuivre (laiton). L’actuelle édition est réalisée en laiton brossé avec ailettes en laiton nickelé.

“Pour la réalisation des plans en 2D et 3D, puis des deux maquettes et la fabrication de cet objet, qui n’était connu que par des photographies, nous avons fait appel à un studio de designers intéressés par les objets durables qui maîtrisaient les techniques numériques. Ainsi le Studio Duplex – et particulièrement Gaston Goldstein, head of design – a accompagné la naissance de cette lampe, à chaque étape, jusqu’au travail de l’artisan Cédric Leurquin, notre dernier montage et contrôle”, précisent Caroline et Vincent Colin.