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Éric Jansen

20 July 2023

© FRANCIS AMIAND / STEPHANIE COUTAS

En octobre dernier, elle publiait un livre pour présenter ses plus belles réalisations. Son titre ? Eclectic Luxury… Amateurs d’ambiance minimale ou rustique, passez votre chemin. Stéphanie Coutas aime les atmosphères luxueuses, “mais sans ostentation”. Sa sophistication n’est pas tape-à-l’œil. Elle se révèle dans la noblesse des matériaux, le mobilier réalisé sur mesure, la qualité des finitions, le choix des textiles. Elle n’est pas la seule à œuvrer dans ce domaine, mais elle se distingue des autres décorateurs par une plus grande féminité et par un goût des mélanges, qui trouve sans doute son origine dans un début de vie très international. “Je suis née au Vietnam, où j’ai vécu jusqu’à l’âge de sept ans, puis j’ai grandi à Hong Kong.” Stéphanie est ensuite arrivée à l’âge de quinze ans à Nice, puis direction Paris pour ses études, avant de s’envoler par amour pour Los Angeles. Le fameux éclectisme associé à un art de vivre haut de gamme. À cela s’ajoutent deux vertus cardinales qui signent aussi ses projets : confort et joie de vivre.

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À vingt-deux ans, elle est de retour à Paris et commence une carrière de styliste. Après un premier essai dans les robes de mariée, elle dessine pendant une dizaine d’années des vêtements pour la marque H&M. “C’était passionnant, mais au bout d’un moment les volumes étaient tels que la façon de travailler ne me convenait plus.” Nouvelle direction. La décoration l’a toujours tentée. “J’avais pris beaucoup de plaisir à aménager ma première maison, à Beverly Hills.” En 2005, elle saute le pas et crée son agence, SC. “J’ai démarré modestement avec une boutique pour enfants, rue Cambon, à Paris.” Elle passe à la vitesse supérieure avec un grand appartement place des États-Unis où elle a carte blanche. Cette liberté lui donne des ailes. “J’avais fait une suite XVIIIe, une autre chinoise, les clients étaient bluffés.” Elle poursuit sur sa lancée avec un proche du roi d’Arabie saoudite, qui lui permet également de s’exprimer avec un budget conséquent. Un positionnement haut de gamme qu’elle ne quittera plus. Au fil des années, Stéphanie Coutas signe des projets à Londres, à Monaco, à Saint-Barth, en Grèce ou au Cap d’Antibes. Sans oublier, fatalement, Saint-Tropez.

© FRANCIS AMIAND / STEPHANIE COUTAS

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“J’ai dû décorer ma première maison il y a huit ans, c’était d’ailleurs pour une grande famille belge et, de fil en aiguille, je n’ai pas arrêté. J’ai deux chantiers en cours, ce qui doit bien faire une dizaine de projets aujourd’hui. D’ailleurs, j’ai monté une équipe dédiée à Saint-Tropez, car ça ne s’arrête jamais, il y a toujours une annexe, des chambres d’invités à refaire.” Un succès qu’on comprend tout à fait quand elle ouvre la porte de sa propre villa où elle s’est installée il y a cinq ans, après un an de travaux. C’est la plus belle des vitrines pour présenter son univers et prouver son talent. Stéphanie Coutas correspond exactement à ce que recherchent les gens ici : un style contemporain, élégant, tout en étant décontracté et gai. “À la formule gipsy chic, je préfère bohemian couture ! s’exclame-t-elle dans un rire. Rappelez-vous que je viens de la mode !” Et ce terme renvoie aussi à un savoir-faire, à un soin méticuleux apporté au détail, au sur-mesure, tout ce qu’elle met en avant lorsqu’elle parle de son travail. “Nous concevons des maisons de A à Z.” Accessoirement, la vue dont bénéficie la villa a aussi de quoi séduire : à 180 degrés, au-dessus de la baie de Saint-Tropez, elle est spectaculaire. “Je dois avouer que j’ai des clients qui sont un peu jaloux.”

© FRANCIS AMIAND / STEPHANIE COUTAS

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La construction date des années 1970 et Stéphanie l’a respectée. “Je pars toujours de l’ADN de la maison, sauf exception, comme en ce moment où je suis en train de construire une vieille ferme avec des vignes à 500 mètres de la place des Lices… Mais d’une façon générale, j’aime me glisser dans l’histoire d’un lieu. Ensuite, je l’interprète, je mets ma patte, mais ici c’était très bien pensé.” Les larges baies vitrées offrent un panorama dont on ne se lasse pas. Le grand salon permet de recevoir beaucoup d’amis, ce qui est le propre des maisons de vacances.

© FRANCIS AMIAND / STEPHANIE COUTAS

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D’un côté, une vaste cuisine-salle à manger, de l’autre un couloir quasi monacal qui dessert trois chambres, toutes tournées vers la terrasse rythmée de colonnes, la piscine et la vue.

© FRANCIS AMIAND / STEPHANIE COUTAS

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Pour faire oublier la petite porte qui y mène, Stéphanie a habillé entièrement le mur d’un panneau en bois sculpté du plus bel effet. Une œuvre réalisée par Étienne Moyat qu’elle fait, depuis, travailler sur d’autres chantiers. Le geste décoratif est fort mais il s’intègre parfaitement. Quelques touches ethniques disséminées dans la pièce – coussins réalisés avec des motifs africains, abat-jours en fibres de palmier, tapis en lin et corde tressée – équilibrent la mise en scène. Les canapés profonds ont été réalisés par ses soins, tout comme les poufs, les consoles et les tables d’appoint.

© FRANCIS AMIAND / STEPHANIE COUTAS

© FRANCIS AMIAND / STEPHANIE COUTAS

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Car Stéphanie, depuis quelques années, édite ses propres meubles qu’on peut trouver dans sa galerie parisienne inaugurée en 2020. Mais elle aime aussi ponctuer ses intérieurs de pièces vintage qu’elle trouve au marché aux Puces ou chez son ami le galeriste Victor Gastou.

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Au niveau inférieur, Stéphanie a aménagé trois autres chambres d’invités, une salle de cinéma, une salle de gymnastique, une cabine de massage, une cave à vin et son espace de dégustation. L’hédonisme n’est-il pas le maître-mot des vacances ?

© FRANCIS AMIAND / STEPHANIE COUTAS

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Quant à l’étage supérieur, elle a créé une master bedroom comme on les rêve, avec une terrasse privée. Les coussins en cuir brodés de perles de tulsi et les tapis berbères contemporains rappellent la touche ethnique déjà remarquée au salon.

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En revanche, pour sa salle de bain, Stéphanie a opté pour plus de sophistication avec des murs recouverts de travertin sculpté façon bambou et une longue vasque en marbre sablé brossé. “Mais c’est tout de même moins luxueux que chez mes clients”, précise-t-elle dans un sourire. Les amateurs de design reconnaîtront également le fauteuil Œuf des Danois Nanna et Jørgen Ditzel.

© FRANCIS AMIAND / STEPHANIE COUTAS

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Au bord de la piscine à débordement, elle a créé un pool house habillé de ce même travertin imitant le bambou et équipé d’une véritable cuisine. “Avec une machine à glaçons XXL !” Toujours cette idée de maison ouverte aux amis. Elle a également repensé les terrasses et le jardin autour. Les rosiers, la fontaine et les cyprès diffusent un parfum de Riviera.

© FRANCIS AMIAND / STEPHANIE COUTAS

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Dans un autre genre, à l’ombre de la maison, Stéphanie a planté des bananiers, comme une mini-forêt tropicale, clin d’œil à son enfance en Asie. De l’autre côté de la propriété s’étend une forêt de pins et de chênes verts, beaucoup moins exotiques. “Par un petit chemin bien connu des Tropéziens on peut aller à pied jusqu’à Pampelonne… J’avoue que je ne l’ai jamais fait, mais il faudrait un jour que je tente l’aventure.” Le défi ne semble pas insurmontable quand on considère le parcours déjà accompli.

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