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Sarah Belmont

05 July 2023

© The Beaumont

Qui se cache derrière The Beaumont ? Un Mr. Beaumont ? C’est, en effet, autour de cette figure imaginaire que Chris Corbin et Jeremy King, deux magnats de la restauration, ont créé leur tout premier hôtel, en 2014, en plein quartier de Mayfair. La légende raconte que James Beaumont, Jimmy pour les intimes, aurait travaillé au Carlyle, à New York, avant de déménager à Londres. Prohibition oblige… Son univers est donc celui des années 1920-1930. Des photos en noir et blanc, de Katharine Hepburn, Clark Gable ou Igor Stravinsky, et la décoration, revisitée par Thierry Despont en 2020, invitent à voyager dans le temps. Mais ce personnage éponyme, que l’on croirait créé de toutes pièces, renvoie en réalité à l’histoire du bâtiment : The Beaumont est un ancien garage Art déco.

Mystère et solennité

© The Beaumont

© The Beaumont

Sur l’aile ouest de sa façade classée se dresse une forme cubique aux accents figuratifs. Serait-ce un homme ? Faut-il y voir Jimmy Beaumont ? Il s’agit de la ROOM, une suite exceptionnelle “sculptée” par le plasticien britannique Antony Gormley (né en 1950) à la demande du duo fondateur. Elle porte le numéro 215. Passé l’antichambre, le petit salon-bureau et la salle de bains en marbre immaculée, entre la douche, à gauche, et la baignoire avec écran plat intégré, à droite, neuf marches mènent à un épais rideau et, au-delà, à ce qui s’annonce être la master bedroom. Le mystère appelle une forme de solennité… L’idée d’ôter ses chaussures s’impose, comme pour pénétrer dans un temple : le temple du sommeil.

© The Beaumont

Dormir, réfléchir ou contempler ? That is the question. ROOM a été conçue comme un havre de paix. Ce qui ne surprend pas, quand on sait Antony Gormley adepte de la méditation, depuis son séjour en Inde dans les années 1970. Pour The Beaumont, il a voulu “sculpter l’obscurité”, “équivalent physique du monde des songes où chacun s’évade en dormant”. Une fenêtre, unique, permet au soleil d’entrer. Ce skyscape à la James Turrell a de quoi rassurer les claustrophobes. Ici, confinement rime avec équilibre, harmonie et raffinement. Le dialogue entre une source de lumière naturelle et un éclairage parfaitement tamisé détend.

© The Beaumont

Dans ce repaire exceptionnel, la perte de repères, spatiaux et temporels incite au recueillement, à l’introspection, à la rêverie. Pas question de meubler cette salle obscure, destinée au repos le plus complet. L’artiste n’a cédé que sur un point : la nécessité d’y brancher un téléphone, vintage bien entendu. Seul le spa, au sous-sol, peut concurrencer les bienfaits de cet antre protégé. À tester absolument : le Hammam Treatment, un traitement traditionnel marocain au savon noir, à l’argile et à l’huile d’olive, opéré sur une table en marbre chauffante. The Beaumont est l’un des rares hôtels à proposer ce soin, à Londres.

Portrait of a Lady

© The Beaumont

© The Beaumont

Au coup de maître qu’est ROOM répondent les œuvres disséminées partout ailleurs dans l’établissement. L’accrochage du rez-de-chaussée mêle des pièces autrefois sélectionnées par Jeremy King et sa femme, tous deux chineurs et collectionneurs chevronnés, ainsi que des prêts et acquisitions dus au nouveau propriétaire des lieux (depuis 2018), amateur d’impressionnisme et de joaillerie. Parmi les pépites exposées dans l’entrée, un tableau de Joshua Reynolds, Portrait of Mary Wordsworth, Lady Kent (1777), saute aux yeux.

© The Beaumont

© The Beaumont

Droit devant se profile le Colony Grill. Autrefois décoré par John Mattos, ce restaurant vient d’être rénové avec la participation du plasticien américain Anthony Inswasty, dont les fresques évoquent par leur luminosité la palette de Pierre Bonnard. Le Magritte Bar a, pour sa part, été baptisé ainsi en référence à la copie du Maître d’école (1955) de René Magritte, qui trône en face de la réception. Où se trouve l’original ? Quelque part dans la maison ? Demandez à l’équipe, qui vous répondra. La carte des cocktails s’inspire, comme l’indique la page “Ceci n’est pas…” (clin d’œil au célèbre tableau Ceci n’est pas une pipe, 1928-1929), d’autres toiles du surréaliste belge, telles que Souvenir de voyage (1955) ou L’Empire des lumières (1950)… Une chose est sûre : The Beaumont donne soif d’art.

Galerie Alexandre Biaggi

Arts & Culture

Paris

Stéphane Roy Alchimist

Arts & Culture

Belgique, Saint-Gilles

Du 08/03/2024 au 26/05/2024

Informations supplémentaires

Adresse

The Beaumont
Brown Hart Gardens
W1K 6TF Mayfair London
Angleterre

Téléphone

+44 20 7499 1001

Réservations

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