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Rédaction

12 May 2015

© Gilles, SM1

En Belgique, les acariens sont responsables de 75% des allergies respiratoires. L’allergie aux acariens est, dans la même proportion, la première maladie chronique infantile.

Soit. Le soucis, c’est que luter contre les acariens est très difficile. Ils se logent partout dans la maison : matelas, sofas, oreillers, coussins,... et résistent aux aspirateurs domestiques.

Les conséquences de cette allergie, si difficile à endiguer, sont souvent plus importantes que l’on imagine. Outre l’asthme et les difficultés respiratoires, elle provoque aussi d’importants troubles du sommeil dont les répercussions influencent profondément la vie quotidienne des personnes qui y sont sensibles. Mais rien de tout cela n’est nouveau. Ce qui change, c’est que, désormais, une solution innovante, naturelle et unique au monde, existe en Belgique : Acar’Up. C 'est quoi?

Biologiste créative cherche…

Anne-Catherine Mailleux est biologiste à l’UCL et spécialisée dans la communication et l’organisation sociale des insectes. Elle a travaillé pendant sept ans sur les acariens et leur mode de communication. Finalement, elle parvient à isoler, et même à reproduire, des morceaux de communication chimique (les phéromones) qu’utilisent les acariens pour se rassembler dans nos textiles domestiques. Elle crée une solution naturelle à base d’extrait végétaux dilués dans de l’eau qui attire les acariens. Cette solution est vaporisé sur un textile technique qui emprisonne les acariens. Une fois attiré, puis coincé dans le textile, il suffit d’un passage en machine pour se débarrasser des nuisibles. Bien sûr, il faut régulièrement recommencer le traitement, mais les résultats sont époustouflants. 

Il y a deux choses admirables dans le système qu’a mis au point Anne-Catherine Mailleux. La première c’est qu’il renverse le paradigme: au lieu de vouloir chasser les acariens, il les attire. La seconde, c’est qu’il utilise un moyen de communication, les phéromones, contre lesquels les acariens ne peuvent absolument pas devenir résistants (comme c’est souvent le cas avec des insecticides classiques). 

Bref, la solution est simple et innovante et peut rendre la vie de millions de gens plus facile. Il ne restait plus qu’à trouver un moyen de rendre ce traitement accessible au grand public. Mais ça, pour la scientifique qu’est Anne-Catherine Mailleux, c’est beaucoup plus difficile.

… entrepreneur innovant

Pour l’accompagner et l’aider dans sa démarche, Pierre Buffet a le profil idéal. 

Diplômé en gestion à Namur, il a travaillé, non pas pour un grand cabinet d’audit ou de consultance comme souvent quand on sort d’éco, mais dans une petite structure. Le hic, c’est que le produit qu’il vend est éthiquement indéfendable. Pierre Buffet est vite rattrapé par sa conscience : « J’ai appris à me poser la question de savoir ce que je voulais vraiment faire. Et, je me suis rendu compte que je n’y étais pas du tout. Ethiquement, c’était problématique ». Il quitte cette société pour entrer dans une banque. Il ambitionne d’y rester juste un an pour se former, et ensuite de travailler dans l’entreprenariat social, ou le micro-crédit. Mais, à nouveau, son sens moral le rattrape : « ce que je faisais avec cette banque, était un calcul personnel, avec lequel j’avais du mal à vivre, question d’honnêteté ».

Il n’y restera finalement que trois mois, sautant sur l’occasion de rejoindre l’équipe de Groupe One, une association d’aide à la création d’entreprise, subsidiée par la Région bruxelloise. Il y devient l’expert en entreprenariat qui complétera si bien les compétences scientifiques d’Anne-Catherine Mailleux...

« J’ai toujours été très attiré par l’entreprenariat. J’aime identifier des besoin, et réfléchir à la manière de les combler » explique Pierre Buffet. Identifier des besoins et y répondre de manière innovante, ce serait ça, la clé ? « Ici, on répond a un besoin, d’une manière disruptive. Mais ce n’est probablement pas l’élément déterminant, même si ça aide. Le plus important c’est de répondre a un besoin, et d’apporter une réponse efficace ».

Anne-Catherine Mailleux et Pierre Buffet, un tandem qui roule © Domobios

Crowdfunding & Titres-services

Le prochain défi d’Acar’Up, c’est de faire connaitre son produit : « Communiquer à des millions de belges, c’est difficile, et surtout très couteux. Il faut donc essayer d’être plus malin. On ne peut pas se permettre de laisser 70% de marge aux pharmaciens comme les autres grandes compagnies ».

Alors, pour être plus malin, Pierre Buffet a mis sur pied une campagne de crowdfunding sur MyMicroInvest!

Retrouvez prochainement sur Eventail.be une interview de Guillaume Desclée, fondateur de la plate-forme d’investissement en ligne.

 

Mais l’idée était moins de lever des fonds que de faire connaitre Acar’Up : « Le crowdfunding, c’était surtout une façon de communiquer. Les fonds, nous les avions déjà. Mais on voulait accroitre notre notoriété, faire connaitre notre produit, et surtout, fédérer une communauté autour de notre solution. Nous voulions rassembler des ambassadeurs, et pour ça, les investisseurs issus du crowdfunding sont très précieux ».

Pour développer Acar’Up, Pierre Buffet, en bon entrepreneur, a d’autres idées que le crowdfunding. Le 28 avril dernier, il annonce, chez nos confrères de L’Echo, qu’il vient de conclure un deal avec Homerun, une société namuroise de Titres-services, pour former les aides-ménagères à l’utilisation d’Acar’Up. La suite, se sera probablement l’internationale, « mais si tu veux percer à l’étranger, tu dois pouvoir prouver que tu es incontournable chez toi. Ce qui n’est pas encore notre cas ».

Si Pierre Buffet a quitté son premier job, et qu’il n’a pas fait de vieux os dans une grande banque, c’était pour des raisons éthiques et morales. Qu’est ce qui le retient chez Acar’Up ? « Avec Acar’Up, j’en suis persuadé, pour un prix relativement modeste (le premier kit avec le textile et à 50€, et les recharge de 100ml, à 25 ndlr), on peut changer la vie des gens. C’est l’allergie à laquelle on est le plus exposé! Six à huit heures par jour, le nez dans son matelas, en contact direct avec l’agent allergène, c’est énorme ! Outre les problèmes respiratoires que cette allergie engendre, elle perturbe aussi également la qualité du sommeil et de la récupération. Cela peut avoir des conséquences terribles sur la vie familiale, scolaire ou professionnel. Il n’y a rien à faire, il faut virer ces acariens!».

Plus d'infos sur www.acarup.com

 
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