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Martin Boonen

31 May 2018

© DR

Edouard d'Ursel, son nom ne vous dit peut être rien, pourtant nous l'avons déjà croisé dans ce dossier consacré à l'entrepreneuriat sociétal et positif, en 2016. À l'époque, il démarrait, dans le giron de Start-up Factory (découvrez l'article sur Eventail.be ici) Tweefy : une start-up qui proposait une validation en amont des certifications obligatoires pour les consultants.

Après un an de pivot, Tweefy est devenu CheckHub : une nouvelle start-up qui veut redonner un sens aux départements des ressources humaines. « C'est à force de chercher le parfait product market fit (la rencontre idéale entre un produit et son marché, ndlr) qu'on est arrivé à CheckHub » se souvient Edouard.

 
© CheckHub

Mais CheckHub, c'est quoi ? L'activité principale de la jeune start-up (déjà presque scale-up), c'est la digitalisation, et particulièrement dans les processus d'embauche. « Actuellement, dans un processus d'embauche, vous devez fournir une dizaine de documents légaux : carte d'identité, carte de banque, permis de conduire, certificat de bonne vie et moeurs... Or les sociétés d'interim en Belgique embauchent parfois cinq cents mille personnes par ans (leur activité principale est de recruter pour les autres). Ça leur fait cinq millions de documents à gérer chaque année. Elles sont parfois obligées de se doter de call centers rien que pour rappeler aux employés de fournir les documents » détaille Edouard.

C'est à cette situation ubuesque que CheckHub se propose de mettre fin. En effet, tous ces rappels, CheckHub les automatise, notamment via un système de sms. « Nous automatisons également, grâce à la reconnaissance des caractères, la transcription des documents dans les systèmes internes de nos clients : plus besoins de retaper l'intégralité des informations d'un document manuellement ». La digitalisation et l'automatisation ont une autre vertu, plus écolo : la diminution de l'usage du papier dans l'entreprise. Finit les kilométriques étagères de classeurs remplis de documents, tout est désormais stocké sur des serveurs locaux, ou dans le cloud. Et même si ces derniers ont aussi un impact environnemental, il est moindre et surtout ne contribue pas à la déforestation massive.

 
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Mais l'automatisation n'est-elle pas la porte ouverte à une réduction des effectifs dans les départements concernés ? Ce n'est pas l'avis du fondateur de CheckHub : « nous voulons permettre aux départements RH de se concentrer sur leur vrai métier. Actuellement 80% de leur activité est consacrée à des tâches administratives. Cela fait quinze ans que, doucement, les ressources humaines ne font plus que de la gestion de documents. Nous voulons endiguer ce phénomène. L'automatisation va permettre aux responsables des ressources humaines de retrouver un sens à leur métier ».

Autre avantage de CheckHub, il ne s'agit pas d'une application, mais d'un SAS (software as a service - logiciel en tant que service : un logiciel stocké sur un serveur et accessible par ses utilisateurs à distance, sans avoir besoin de rien télécharger sur son téléphone ou sur son ordinateur), il suffit de se connecter à notre site internet !

 
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Actuellement, le core business de CheckHub se situe dans les processus de recrutement. Ses clients sont d'importantes sociétés qui recrutent beaucoup et tout le long de l'année. Mais, des développements sont en cours pour diversifier l'activité : « nous développons CheckHub sous la forme d'un micro-service : il sera possible, à partir de n'importe quel site web, d'avoir un module CheckHub pour commencer à digitaliser des documents. Cela concernera les plus petites sociétés ou les sociétés qui embauchent a un rythme moins important mais qui font face à beaucoup d'administratif comme les universités, les hôpitaux, les compagnies d'assurances, les communes ou l'administration... » s'enthousiasme Edouard.

 
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Et on le comprend, cette évolution est peut-être une première étape vers un projet plus ambitieux encore : « CheckHub pourrait devenir le coffre-fort virtuel des documents légaux des tous les citoyens. Quand un acteur extérieur (hôpital, administration, assureurs) a besoin d'un document, on n'aurait plus qu'à valider une autorisation pour qu'il puisse chercher le document nécessaire, sans rien faire d'autre ! ».

Une projection qui pose inévitablement la question à la mode sur la protection des données privées. Ce à quoi Edouard d'Ursel répond immédiatement : « CheckHub est 100% RGPD (le Règlement Général sur la Protection des Données, qui vient tout juste d'entrer en vigueur) compliant ».

En attendant, CheckHub promet une nouvelle version de son outil pour juin et la version micro-service pour septembre prochain.

Quant à savoir quand les départements des ressources humaines mériteront à nouveau leur appellation, difficile à dire, mais une chose est sur : le mouvement est en marche.

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