Rédaction
18 October 2018
Eventail.be - Vous avez pris pour parti d'utiliser le jeu vidéo comme levier d'apprentissage, quelles sont les spécificités de votre approche ?
Nathalie Kuborn - Au départ, il s'agissait de détourner un intérêt qui me dépassait un peu : la passion de mon fils pour le jeu vidéo. Je me suis demandé de quelle manière nous pouvions utiliser cette énergie et la canaliser dans une approche qui me paraisse plus pro-active que se limiter à la consommation du jeu. Comme je sortais de trois années de recherches en psychologie, la question de la motivation et du plaisir était essentielle.
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À travers la création et la customisation de leurs jeux préférés, les enfants passionnés apprennent de façon spontanée, et bien qu'ils soient challengés tout au long de leurs développements, ils peuvent tester leurs idées tout en s'amusant. Ils apprennent sans s'en rendre vraiment compte et cet aspect ludique leur démontre que la programmation n'est ni ennuyeuse, ni compliquée, que du contraire !
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- Comment se déroulent les activités ?
- Nous partons de réalisations simples, comme la programmation d'une calculatrice, pour rapidement s'approprier des jeux comme Flappy Bird, Tower Defense ou Mario, en allant toujours plus loin dans les fonctionnalités (niveaux, habillage,...). Une fois les concepts de base assimilés via les blocs de code (notamment via le logiciel Scratch développé par le MIT), les enfants entrent dans la syntaxe proprement dite en écrivant leurs propres lignes. L'approche est à la fois individuelle dans l'expérimentation et collaborative dans la réalisation. La curiosité est encouragée et l'erreur est autorisée : il n'y a pas d'échec, que des apprentissages.
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- Pensez-vous que l'acquisition de compétences informatiques est aujourd'hui incontournable ?
- Effectivement, il faudra une base pour tous. Une grande réflexion est actuellement menée par les acteurs éducatifs pour intégrer les apprentissages numériques dans le cursus scolaire et ce, dès la maternelle. On peut dès lors parler d'un processus d'alphabétisation numérique. Cela ne veut cependant pas dire que les nouvelles générations doivent être formées pour devenir tous de futurs codeurs. Mais il me semble essentiel d'être conscient des enjeux numériques qui sont posés et d'être en mesure de se les approprier en fonction de ses objectifs. Une dimension essentielle de la pensée informatique est qu'elle comporte des méthodes de réflexion et de collaboration orientées solution. Cette approche peut se traduire dans n'importe quel type d'activité, qu'elle soit personnelle ou professionnelle et ce, de manière constructive et créative.