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Rédaction

08 March 2016

© Ralitza Photgraphy

Isabella Lenarduzzi est également Ashoka Fellow, ces entrepreneurs sociaux reconnus pour avoir développé des solutions innovantes en réponse à des problèmes sociaux et ayant le potentiel pour faire évoluer leur modèle au sein de la société. Après des expériences entrepreneuriales partout en Europe, en 2005 elle crée Jump dont l'ambition est d'éliminer les inégalités entre les femmes et les hommes au travail et de créer une économie durable et une société plus égalitaire. Récompensée à de multiples reprises, tant pour ses succès sociétaux que professionnels, les compétences d'Isabella Lenarduzzi sont saluées partout.

C'est donc avec beaucoup de plaisir qu'Eventail.be a écouté ce qu'elle avait à dire sur La femme solaire de Paule Salomon, chez Albin Michel (1991).

"J'ai lu La femme solaire au début des années 90 et ce livre a changé ma vie. Cela faisait cinq ou six ans que j'étais chef d'entreprise et nous étions, avec mes associés, en plein processus de revente de notre société à une multinationale. Jusqu'à ce moment-là, je m'étais construite dans ma vie professionnelle comme un hommeMes deux associés d'ailleurs se moquaient gentiment de ma manière de faire les choses parfois. C'était fait avec beaucoup de bienveillance, mais je sentais que je ne faisais pas les choses comme un homme l'aurait fait. Comme il y avait peu de femmes leader dans mon entourage, j'ai fini par croire qu'ils avaient raison. En fait, je voulais juste être une bonne cheffe d'entreprise. Peu à peu, j'avais imaginé que ce qui était féminin était  nécessairement peu intéressant, doucereux, passif … et je n'avais pas envie de ressembler à ça. Le livre de Paule Salomon m'a beaucoup aidé : grâce à lui j'ai repris confiance en la féminité qui m'habitait, mais que j'avais finalement exclue de ma vie professionnelle. J'ai aussi compris qu'en parvenant à allier les atouts masculins et féminins, on obtenait une combinaison extrêmement puissante. Pour ça, les femmes doivent reconnecter avec leur féminin et qu'elles croient en cette force.  Il faut qu'elles cessent d'essayer d'être des hommes. Elles n'en sont pas, et n'en seront jamais. Par contre, elles peuvent apporter beaucoup d'autres choses à l'entreprise. Je me méfie du mot complémentaire, parce qu'il enferme parfois dans des rôles trop rigides qui peuvent opprimer, mais je reconnais une identité des genres différente. Certains hommes sont aussi victimes de cette image guerrière, dure, compétitive et dans la confrontation, qui semble être l'image du bon leader. C'est très caricatural.

En opposition à tous ces clichés, la couleur de Jump est le rose fushia, une couleur très attachée à l'univers féminin. Je veux prouver qu'on peut-être une femme, et une professionnelle. C'est pour ça que ce n'est pas un rose layette, mais un rose puissant. Le rose, ça peut aussi être une couleur de business, à côté des bleus marines, gris et noirs. Il y a de la place pour d'autres styles de leadership. On peut exprimer d'autres formes de talents, sans devoir singer le modèle dominant. Quel intérêt pour une entreprise de rassembler des hommes et des femmes si les femmes font tout ce qu'elles peuvent pour ressembler à des hommes? Ce livre a été lé début d'un cheminement pour moi. Il n'a pas tout fait, mais en me redonnant confiance en ma féminité au boulot, il a initié une réflexion, dont Jump est l'un des aboutissements."

SALOMON, Paule. La femme solaire. Albin Michel. Essais. 1991. 340 pages.
www.forumjump.eu
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