Martin Boonen
13 May 2025
C’est autour d’une question simple que tout commence : pourquoi, à chirurgie identique, certains patients récupèrent-ils vite quand d’autres peinent ? Cette interrogation, posée par un chirurgien orthopédique, marque le point de départ de MoveUP. Fondée en 2015 par Charles-Éric Winandy et le Dr Philippe Van Overschelde, la start-up propose aujourd’hui une solution digitale qui suit les patients en temps réel, collecte des données dites “de vie réelle” et en extrait des pistes concrètes pour améliorer la prise en charge. “L’idée initiale, c’était de réduire la variabilité des résultats postopératoires. Puis on a intégré d’autres types de données, croisé les observations, identifié des corrélations”, explique Charles-Éric Winandy. À l’instar des patients trop actifs après une opération, dont les douleurs chroniques ont pu être évitées grâce à un ajustement très fin de leurs objectifs physiques.
© MoveUp
MoveUP ne s’adresse pas directement aux praticiens : elle collabore avec les industries pharmaceutiques et medtech qui, elles, diffusent l’outil auprès des médecins. “Nous configurons la plateforme selon les besoins spécifiques de ces entreprises, qui la proposent ensuite à leurs réseaux”, précise le cofondateur. Les outils à disposition vont des rappels de prise de médicaments aux dispositifs d’aide à la décision clinique, en passant par des suivis de symptômes et des questionnaires interactifs.
Les données, elles, sont récoltées via des applications, des objets connectés, ou de simples SMS. “Cela permet d’objectiver la situation du patient et de voir, par exemple, si son activité physique diminue, s’il présente des effets secondaires ou s’il suit bien son traitement”, ajoute-t-il.
© MoveUp
Déjà présente dans plusieurs pays européens, MoveUP se tourne désormais vers les États-Unis, un marché plus intégré et très porteur. “Nous avons déjà signé un premier contrat outre-Atlantique et avons entamé une levée de fonds pour accélérer notre développement sur place”, confie Charles-Éric Winandy. La jeune pousse, qui compte vingt-cinq collaborateurs, privilégie une croissance ciblée, concentrée sur trois aires thérapeutiques : orthopédie, obésité et troubles respiratoires.
Pas question de s’éparpiller. “On ne veut pas être une plateforme généraliste, mais vraiment développer des outils spécifiques à chaque domaine”, insiste-t-il. Ce positionnement repose sur une équipe hybride, composée à parts égales de profils médicaux et de data scientists. Une alchimie qui incarne l’ambition fondatrice de MoveUP : replacer la donnée au cœur du soin, sans jamais perdre de vue le patient.
Photo de couverture : © MoveUp
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