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  • HLCÉ

Rédaction

23 February 2018

© Fingerprint Releasing / Bleecker Street

Unsane, le long métrage de Steven Soderbergh (55 ans) qui a été présenté hors compétition à cette 68e Berlinale ne relève pas d'un gimmick destiné à épater les festivaliers. On sait depuis longtemps que le réalisateur américain (devenu célèbre à 26 ans avec une Palme d'or cannoise pour sex, lies and videotape) est un créateur atypique et inclassable. Dans son abondante filmographie se mêlent des productions commerciales comme Traffic ou Ocean's Eleven et des réalisations qui relèvent davantage du cinéma d'auteur, comme Solaris.

 
 © Fingerprint Releasing / Bleecker Street

Récemment, Soderbergh avait annoncé qu'il arrêtait sa carrière, déçu par l'évolution de l'industrie hollywoodienne. Et puis, a-t-il confié dans une interview, il a repris goût à la réalisation après s'être lancé dans la réalisation de séries. L'utilisation d'un iPhone lui paraissait idéale pour un film à petit budget, tourné en deux semaines, qu'on pourrait définir faute de mieux comme un thriller hitchcockien sur fond de psychopathologie. En 2013,le cinéaste s'en était déjà pris au big business pharmaceutique dans Side Effects. Ici, il nous raconte une histoire horrifiante mais parfaitement possible dans le contexte américain. Une jeune femme (Claire Foy, qui incarnait magistralement la reine Elisabeth dans The Crown) se persuade qu'elle est victime d'un « stalker », un obsédé qui la traque partout et réussit à s'infiltrer dans sa vie personnelle.

 
© Fingerprint Releasing / Bleecker Street 

Elle cherche une aide psychologique, et pour avoir imprudemment signé une demande de conseil, se retrouve enfermée contre son gré dans une institution psychiatrique où les traitements se révèlent de plus en plus brutaux à mesure qu'elle se rebelle. En fait, il s'agit d'une arnaque assez fréquente aux USA : se basant sur un simple bout de papier, des cliniques privées imposent à des patients ignorants ou naïfs des séjours qui sont remboursés à ces instituts par les compagnies d'assurance. La première heure du film nous plonge dans un véritable enfer vécu par l'héroïne, et ici l'usage de l'iPhone donne un sentiment de proximité physique avec les souffrances de la jeune femme. Les choses se compliquent à mesure que cette dernière se persuade de reconnaître son tourmenteur parmi les infirmiers.

 
© Fingerprint Releasing / Bleecker Street 

Illusion morbide ou réalité ? A partir d'un certain moment - et pour moi c'est la partie la plus faible - on nous propose, par le biais d'une confrontation à huis clos entre la victime et son stalker, une tentative d'explication psychologique qui me paraît assez simplette. Heureusement, Soderbergh retrouve toute sa maestria de metteur en scène dans le dernier quart d'heure, où le spectateur passe de séquence choc en retournement inattendu , avant de se retrouver sur une conclusion troublante en forme de point d'interrogation. Je pense qu'Unsane sortira bientôt chez nous : ne le manquez pas (à condition de ne pas avoir les nerfs trop fragiles).

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