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Berlinale 2023 : Spielberg superstar

3 / 4 épisodes

Berlinale2023CinémaFestivalFilm

Marcel Croës

24 February 2023

Le Messie est arrivé ! La visite de Steven Spielberg a redonné des couleurs à une Berlinale jusqu’ici quelque peu pâlotte. L’auteur de Jurassic Park venait à la fois présenter en avant-première son nouveau long métrage The Fabelmans (il ne sort en Allemagne que le 8 mars, alors qu’il est déjà dans nos salles) et recevoir un Ours d’or d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. En voyant la foule qui se pressait devant le Berlinale Palast mardi soir, je me disais que nous avons là un cas unique : un réalisateur qui attire davantage d’admirateurs que les plus grandes vedettes (même Tom Cruise, Brad Pitt ou Lady Gaga peuvent aller se rhabiller). J’ai seulement regretté que le discours de félicitations ait été confié à Bono, le chanteur de U2, un has been qui parcourt la planète en avion privé tout en dénonçant le réchauffement climatique.

À un ami berlinois qui me posait la question : peut-on considérer The Fabelmans comme un jalon essentiel dans la filmographie de Spielberg ? Je réponds honnêtement : non. Mais il s’agit d’une œuvre qui compte beaucoup pour lui, dans la mesure où on touche à l’intime. Deux histoires se développent en parallèle : la révélation de la magie du cinéma pour un petit garçon, puis un adolescent qui dans les dernières minutes va faire ses premiers pas à Hollywood ; et la découverte d’une mésentente conjugale qui débouchera finalement sur la séparation des parents. Spielberg nous a confié que le changement de mentalité lié au Covid lui a donné enfin le courage de se lancer dans cette aventure autobiographique.

À la question inévitable : quid de vos projets ? L’homme aux 35 Oscars a répondu prudemment qu’il pensait se lancer dans une production ambitieuse mais qu’il se tâte encore, vu l’énormité du sujet.

Carlo Chatrian, Bono, Steven Spielberg et Mariëtte Rissenbeek © Richard Hübner/Berlinale 2023

En fait, il s’agit d’un scénario laissé en friche par Stanley Kubrick, une vie de Napoléon qui demande évidemment un investissement énorme. À 76 ans, l’auteur d’E.T. ne nous donne en tout cas pas l’impression d’un créateur proche de la retraite…

Dans la compétition, c’est mercredi soir que le jury et le public vont découvrir la nouvelle œuvre de mon cinéaste allemand préféré, Christian Petzold, Roter Himmel (on pourrait traduire: “Le Ciel est en feu”). À 63 ans, l’auteur de Barbara, Transit et plus récemment Ondine (2020) mérite à mon sens d’être mieux connu chez nous car il a un style tout à fait personnel, une variété dans le choix des sujets et un talent rare pour la direction d’ acteurs.

Photo de couverture : © Richard Hübner/Berlinale 2023

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