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Rédaction

20 July 2016

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Eventail.be - Comment s'est faite la rencontre avec Eugène Green ?
Fabrizio Rongione - J'ai déjà tourné « La Sapienza » (2014) avec lui. J'admire son cinéma. «Le monde vivant» (2004) a été une révélation pour moi. Eugène Green est un très grand poète. J'ai tout de suite accepté le scénario. En plus, «Le fils de Joseph » est coproduit par les frères Dardenne (« Les Films du Fleuve », ndlr). Jean-Pierre et Luc (Dardenne) ainsi qu'Eugène Green sont des références absolues pour moi. A priori, je ne refuse aucun rôle qu'ils me proposent. Je sais que je vais vivre une vraie expérience cinématographique. Je fais confiance.


- Vincent est un adolescent à la recherche de son père, « inconnu ». Etes-vous sensible à cette thématique ?
- Oui, elle m'intéresse car la relation père-fils est toujours complexe. La paternité constitue le fondement de l'être. Il faudrait des séances de psychanalyse pour mieux l'aborder. On n'apprend pas à être père, si ce n'est sur le tas. Les erreurs que l'on commet se paient très cher. J'aimerais être papa à mon tour. J'ai une très bonne relation avec mon paternel. Les frères Dardenne sont mes deux pères spirituels. Je joue souvent les pères au cinéma. C'est amusant de constater cela.


- Dans « Le fils de Joseph », le rapport à la Bible est très présent. Vous vous sentez proche du religieux ?
Je ne suis pas croyant, je ne vais pas dans les églises. Mais j'ai des affinités avec cette thématique. J'aime le mystère, la métaphysique. Dieu fait partie des interrogations sur la vie et la mort. Eugène Green interroge le mythe du « Sacrifice d'Abraham » mais aussi un autre passage de la Bible, « la Fuite en Egypte », lorsque Joseph, Marie et son fils Vincent quittent Paris pour rejoindre la Normandie. Le style narratif très particulier est renforcé par la musique baroque dont Eugène Green est un grand connaisseur.


- Justement, le langage et les dialogues très châtiés sont « récités » comme des vers de Racine. Etait-ce une épreuve pour vous, comédien ?
Pas tant que cela. Une fois que vous avez compris le processus, la manière de pratiquer la concordance des temps et les liaisons appuyées entre les mots se fait assez vite. Eugène Green n'est pas un cinéaste naturaliste. Il procède par métaphores. Le langage est construit dans un style baroque comme la musique. J'ai beaucoup appris. Avant la Révolution française, « an » se prononçait « anne » ; « lien » «glien » comme en italien. Cette autre musique de la langue m'amuse beaucoup.



« Le fils de Joseph » d'Eugène Green. Avec Victor Ezenfis, Fabrizio Rongione, Natacha Régnier, Mathieu Amalric. Sortie : ce mercredi 20 juillet.

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